En ces temps où la pénurie de main-d’ouvre qualifiée est de plus en plus criante, les régimes collectifs de soins de santé peuvent devenir un outil stratégique pour attirer et fidéliser les employés les plus compétents. De plus, les régimes collectifs peuvent influencer grandement l’employé dans sa décision de reporter la retraite. Ces résultats, et d’autres, sont tirés de la dixième édition du Sondage sanofi-aventis sur les soins de santé, publié aujourd’hui.
Ce sondage national, effectué auprès de 1 700 participants à un régime collectif de soins de santé, a mesuré la perception que les travailleurs ont de leur régime collectif de soins de santé financé par l’employeur, ainsi que des besoins et des problèmes qui y sont liés. Le Sondage explore aussi la position des répondants à l’égard du rôle du système public de santé et du milieu de travail.
Un outil pour remédier à la pénurie de main-d’oeuvre
La génération des baby-boomers, née après la guerre, a déjà commencé à prendre sa retraite, ce qui aggrave la pénurie de main-d’oeuvre avec laquelle doivent composer les employeurs canadiens. Toutefois, en offrant aux employés un régime collectif de soins de santé qui se poursuit à la retraite, on peut y remédier en partie.
Selon les résultats du sondage, près des deux tiers des répondants âgés de 55 ans et plus disent qu’il est très probable ou plutôt probable qu’ils resteraient ou reviendraient travailler après l’âge de la retraite si leur employeur leur offrait un régime d’assurance médicaments d’ordonnance(65 %)ou une assurance soins dentaires(61 %)qui se poursuivrait à la retraite.
Même chez les répondants de moins de 55 ans, l’accès à un régime d’assurance médicaments d’ordonnance et à une assurance de soins dentaires qui se poursuivraient à la retraite est une motivation importante dans la décision de changer d’employeur(68 % et 63 %, respectivement).
L’importance des régimes collectifs de soins de santé en tant qu’outil pour attirer et fidéliser les employés s’observe également par la relation constatée entre les régimes et la satisfaction au travail. En effet, 95 % des répondants qui jugent la qualité de leur régime excellente disent aussi qu’ils sont satisfaits de leur travail. Et plus de neuf répondants sur dix(91 %)disent que, outre le salaire, le régime collectif est l’un des facteurs les plus importants pour déterminer s’ils ont un bon travail, au même titre que d’autres points importants comme un traitement équitable par l’entreprise(96 %), de bons collègues(94 %), des collègues en qui on a confiance(93 %)et une équipe de direction compétente(92 %).
L’importance d’une bonne communication
Puisque les employés accordent beaucoup d’importance à leur régime collectif de soins de santé, les employeurs devraient continuer d’investir dans la communication pour faire mieux comprendre les régimes. De plus en plus de répondants disent que leur employeur fait du très bon travail ou du bon travail pour les informer des soins couverts par leur régime(86 %, contre 80 % en 2004). La proportion de ceux qui disent comprendre extrêmement bien ou très bien leur régime diminue cependant(68 % contre 72 % en 2005).
Le lien entre un bon régime collectif et la satisfaction au travail montre l’importance d’un bon plan de communication. En effet, 94 % des répondants qui disent que leur employeur fait du très bon travail pour les informer sont satisfaits de leur travail, contre 77 % de ceux qui disent que leur employeur fait du mauvais travail ou du très mauvais travail. Ces derniers sont aussi plus nombreux à avoir envisagé de quitter leur emploi au cours des 12 derniers mois(45 %, contre 24 % de ceux qui disent que leur employeur fait du très bon travail sur le plan de la communication).
L’importance d’une bonne communication à l’égard des régimes collectifs de soins de santé va plus loin que la simple contribution à la satisfaction au travail. En améliorant la compréhension des participants, les employeurs pourront contenir les coûts galopants des régimes. Parmi les répondants qui disent de leur régime collectif qu’il répond extrêmement bien à leurs besoins, 81 % sont tout à fait d’accord ou plutôt d’accord pour aider leur employeur à contenir les coûts du régime.
Chris Bonnett, président de H3 Consulting/Businesshealth à Toronto, mentionne que ces liens sont importants pour les employeurs. « Une communication de qualité, qui améliore la compréhension des services couverts par le régime, devrait aussi sensibiliser les participants aux coûts et à la nécessité qu’ils fassent bon usage du régime, souligne-t-il. Un plan de communication solide contribue à créer des attentes raisonnables à l’égard des services qui sont ou seront couverts par le régime. »
Protection du régime public et des régimes privés
Chaque année, le sondage sanofi-aventis sur les soins de santé explore la perception des participants à l’égard du système public de santé. Or, la proportion de répondants qui estiment excellente ou très bonne la qualité des soins est comparable à celle des années précédentes, et on constate une diminution régulière du nombre de répondants qui trouvent le système mauvais ou très mauvais : seulement 14 % cette année, contre 17 % en 2002 et 20 % en 1997.
Le sondage montre aussi que les répondants ont des attentes élevées quant au rôle et aux responsabilités des gouvernements à l’égard des traitements médicaux coûteux. La plupart des répondants disent qu’il revient au gouvernement, entre autres, de payer les médicaments coûteux pour les maladies graves comme le cancer(87 %)ou les maladies chroniques comme le diabète, les maladies du cœur et le taux de cholestérol élevé(70 %). Ils considèrent aussi que le gouvernement devrait payer les services diagnostiques(79 %), certains vaccins, notamment contre l’hépatite(70 %)et les programmes de prévention en matière de santé(60 %). La majorité des répondants(78 %)souhaitent que le gouvernement établisse des normes minimales pour les régimes collectifs de soins de santé.
« Ces résultats fournissent un point de vue important pour les gouvernements et les promoteurs de régimes, fait remarquer Jacques L’Espérance, président de J. L’Espérance Actuariat Conseil Inc. Pour les gouvernements qui envisagent de modifier leurs régimes d’assurance maladie et d’assurance médicaments, les résultats du sondage montrent que les travailleurs s’attendent à ce que les gouvernements leur assurent un accès aux traitements coûteux ainsi qu’aux services diagnostiques et préventifs. Pour les employeurs, les résultats montrent que leurs employés sont conscients de l’augmentation des coûts des services de santé et qu’ils se sentent vulnérables et s’inquiètent de leur accès futur à des régimes collectifs de qualité. Si les employeurs deviennent moins vigilants à l’égard de la qualité des régimes, les employés s’attendent à ce que les gouvernements protègent leurs intérêts. »
Autres constatations intéressantes
Un autre élément souligne encore plus l’importance que les participants accordent à leur régime collectif de soins de santé : 61 % disent qu’ils choisiraient leur régime plutôt qu’une somme d’argent de 20 000 $.
Lorsqu’on leur demande pourquoi, 95 % disent savoir que les coûts du régime sont inférieurs à 20 000 $ pour leur employeur, mais que le coût des traitements médicaux pourrait être plus élevé que cette somme et que leur régime collectif leur procure sécurité et tranquillité d’esprit.
Pas surprenant alors que quatre répondants sur cinq(80 %)disent que l’assurance médicaments est très importante et que 78 % pensent la même chose de leur régime de soins dentaires.
En terminant, les deux questions de santé les plus importantes que les gouvernements n’ont pas résolues sont, aux yeux des répondants, sont les délais d’attente pour les interventions chirurgicales et les examens complémentaires(40 %)ainsi que le manque de médecins et d’infirmières(29 %).