Les régimes de retraite canadiens sont toujours pris dans la tourmente en 2008. Une analyse récente effectuée par Watson Wyatt démontre qu’au premier semestre de 2008, à la suite d’une importante amélioration nette en 2006 et 2007, il s’est produit une grande volatilité dans les taux de provisionnement (évalués selon les PCGR) des régimes de retraite canadiens mais peu de variation nette.
Tout comme les marchés boursiers ont connu une décroissance en début d’année, les taux de provisionnement des régimes types ont connu une baisse de trois points de pourcentage de 106% à 103% au cours des deux premiers mois de 2008. Ce fléchissement a été suivi d’une amélioration de huit points de pourcentage de mars à mai, puis d’une autre baisse de quatre points de pourcentage pour se situer à 107% au mois de juin.
«Même si les taux de provisionnement des régimes étaient légèrement meilleurs à la fin du mois de juin qu’à la fin de l’année 2007, ils sont restés très volatils», soutient David Burke, directeur, pratique Retraite des bureaux canadiens de Watson Wyatt. «De plus, les légères améliorations nettes des taux de provisionnement en 2008 ne s’expliquent pas par le rendement boursier, mais plutôt par les nouvelles augmentations du taux de rendement des obligations de société cotées AA. Il est toutefois fort possible que cette tendance se renverse», prévient M.Burke.
La plupart des émetteurs d’obligations de sociétés cotées AA au Canada œuvrent dans le secteur des services financiers. Les écarts entre le rendement de leurs obligations et celui des obligations du gouvernement du Canada se sont considérablement accentués au cours des douze derniers mois. Si ces écarts sans précédent rétrécissaient de façon à reprendre leurs niveaux habituels, les conséquences sur les taux de provisionnement des régimes de retraite canadiens seraient très néfastes.
Bien que les taux de provisionnement figurant dans les états financiers des sociétés se soient légèrement améliorés, les ratios de solvabilité se sont détériorés en raison du faible rendement des marchés. «Toutes autres choses étant égales, les cotisations pourraient augmenter, selon le comportement des marchés d’ici la fin de 2008», précise Doug Chandler, conseiller principal au bureau de Watson Wyatt à Calgary.
«Il est toujours essentiel que les répondants de régimes de retraite gèrent de façon proactive les risques associés aux régimes de retraite, indique Jean-Jacques Chouinard, chef des Services-conseils en investissement de Watson Wyatt à Montréal. Comme la volatilité des marchés de capitaux devrait se poursuivre tout au long de l’année, les répondants peuvent rechercher plus de stabilité en adoptant des stratégies d’investissement qui harmonisent les mouvements de l’actif et du passif des régimes.»
Parmi les autres conclusions de l’analyse de Watson Wyatt, on note qu’au cours des six premiers mois de 2008, les caisses de retraite investies de façon prudente ont enregistré des rendements positifs qui se rapprochent des prévisions à long terme, contrairement aux caisses investies de manière audacieuse.
Par ailleurs, les caisses dont la pondération en actions américaines est supérieure à ce que prévoyaient nos portefeuilles modèles pourraient ne pas avoir obtenu de bons rendements. Toutefois, les caisses qui ont participé à divers niveaux à des opérations de couverture de change ont obtenu de bien meilleurs rendements.