Les caisses de retraite canadiennes ont perdu du terrain pour un troisième trimestre consécutif alors que la crise financière s’est aggravée et a continué d’affecter les marchés boursiers à travers le monde. Telles sont les conclusions d’une étude publiée tout récemment par RBC Dexia Services aux Investisseurs qui possède le plus important univers de régimes de retraite et de gestionnaires de placements au Canada.

Dans l’univers RBC Dexia représentant 340 milliards $ CAD, les régimes de retraite ont perdu 1,9 pour cent pour le trimestre se terminant le 31 mars 2008, poussant les pertes à 2,7 pour cent pour la dernière période de 12 mois.

Ce sont les actions mondiales qui ont été la catégorie d’actifs la plus touchée, bien que la faiblesse momentanée du huard ait atténué le coup pour les investisseurs canadiens non couverts. « En devise locale, l’indice MSCI Mondial a plongé de 11,9 %. Les rendements ont pratiquement égalé l’indice, mais les caisses ont perdu seulement 5,5 % une fois les taux de change pris en considération », a fait remarquer Don McDougall, Premier directeur, Services-conseils chez RBC Dexia. Au cours de cette période, le dollar canadien a déprécié de près de 7 % de sa valeur par rapport à un panier de devises mondiales et notamment 2,7 % par rapport au dollar américain, 10 % par rapport à l’euro et 13 % vis-à-vis le yen.

Le marché boursier canadien a également affiché un recul de 2,8 % au cours du trimestre, mais ce recul a été quelque peu atténué par la solidité des cours des produits de base. Alors que les cours du pétrole brut et ceux de l’or atteignaient des sommets historiques, les secteurs Matériaux et Énergie étaient en hausse de 7,3 % et de 1,2 % respectivement. Il s’agit d’ailleurs des deux seuls secteurs ayant affiché des gains.

« Malheureusement, les caisses canadiennes avaient généralement limité leurs engagements dans ces secteurs de croissance et par conséquent, ont sous-performés par rapport à l’indice composé S&P/TSX – 1,6 % au cours de ce trimestre et 3,8 %pour l’année », observe M. McDougall.

Les obligations domestiques ont affiché le meilleur résultat pour le trimestre, un rendement de 2,8 %, mais à la traîne de 0,2 pour cent par rapport à l’Indice Obligataire DEX Universel. Les écarts de rendement ont été très accentués au cours du trimestre, les obligations à rendements réels affichaient des gains de 5,9 pour cent alors que les obligations corporatives à longue échéance perdaient 0,3 pour cent.