Les humoristes en herbe qui s’évertuent à faire rigoler leurs collègues favorisent souvent sans le savoir leur avancement professionnel. À une condition : qu’ils soient des hommes.

Une étude de l’Université de l’Arizona a en effet conclu que l’humour aide les hommes à progresser dans leur carrière, mais qu’il a l’effet contraire pour les femmes, rapporte Le Journal de Montréal.

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont constitué deux groupes de participants. Les membres du premier groupe ont lu le curriculum fictif d’un gérant de magasin de vêtements avant de visionner une vidéo au cours de laquelle celui-ci se présentait avec humour.

La moitié du groupe a vu une version de la vidéo où le gérant était un homme, et l’autre moitié, où il s’agissait en fait d’une gérante. Ils devaient ensuite indiquer si le sens de l’humour du candidat avait bonifié ou au contraire entravé la présentation. Résultat, le sens de humour rehaussait la perception que les participants avaient de l’homme, mais diminuait celle qu’ils avaient de la femme.

Les participants de l’autre groupe ont pour leur part visionné une des quatre versions possibles de la vidéo : homme sérieux, homme drôle, femme sérieuse ou femme drôle. Les résultats ont été dans le même sens que ceux observés dans le premier groupe : l’homme drôle a obtenu de meilleurs résultats que l’homme sérieux, alors que la femme sérieuse a obtenu de meilleurs résultats que la femme drôle.

Comment expliquer ces observations? L’équipe de chercheurs pointe en direction des stéréotypes de genre. Chez les hommes, considérés comme plus rationnels, l’humour est interprété de manière positive, alors que chez les femmes, il est plutôt vu comme un manque d’engagement au travail. Qui plus est, les femmes humoristes sont encore rares aujourd’hui, ce qui renforce la perception que les hommes sont plus drôles que les femmes.