Certains employeurs et assureurs réclament des billets médicaux pour tout et n’importe quoi, déplore le Dr Alain Vadeboncoeur dans les pages de L’actualité.

En l’espace de 24 h, il a recueilli sur un groupe Facebook de médecins des dizaines de demandes toutes plus farfelues les unes que les autres provenant autant d’employeurs que de compagnies d’assurance.

Billet pour confirmer une grossesse, pour autoriser l’utilisation d’une bouteille d’eau, pour permettre le port de gougounes ou encore pour approuver l’utilisation d’une sortie de secours en cas d’attaque terroriste, l’imagination des employeurs n’a semble-t-il aucune limite.

Et que penser de cet employeur qui a réclamé un billet du médecin pour que l’un de ses employés n’ait pas l’obligation de porter la cravate en raison de son emphysème sévère?

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Perte de temps

Si ces quelques exemples font sourire, ils dénotent une tendance inquiétante, affirme le Dr Vadeboncoeur. « Je suis loin d’être persuadé qu’on utilise ainsi le temps et l’expertise des médecins à leur meilleur », écrit-il.

« Quand réfléchira-t-on sur l’absurdité d’avoir donné au médecin un rôle d’agent de régulation sociale qu’aucune autre profession ne doit remplir? Je veux bien qu’on augmente la productivité des médecins, mais peut-être serait-il temps de couper dans les demandes abusives? », ajoute-t-il.

Selon lui, les employeurs devraient faire preuve de plus de jugement et y réfléchir à deux fois avant d’exiger des certificats médicaux à tous crins, « comme si le médecin était devenu une sorte de professionnel des ressources humaines et des absences au travail ».

Les assureurs ont eu aussi un examen de conscience à faire, avec les multiples formulaires qu’ils font remplir, souvent de manière répétée pour un même problème, aux médecins. « Pourquoi le médecin devrait-il être au centre de toutes ces décisions qui ont souvent peu de choses à voir avec la médecine? », demande Alain Vadeboncoeur.

Une réflexion s’impose donc. L’objectif est pourtant fort simple poursuit-il : « faire en sorte que les médecins puissent se consacrer davantage à ce pour quoi ils sont formés : pratiquer la médecine ». Et non agir comme régulateurs sociaux, en produisant une foule de certificats qui obligent à une incroyable perte de temps pour tout le monde.

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