En général, les gestionnaires n’aiment pas parler de maladie mentale en milieu de travail. Il est pourtant urgent de faire toute la lumière sur le sujet : au Canada, une personne sur cinq reçoit un diagnostic de maladie mentale au cours de sa vie. L’ensemble de ces affections coûte à l’économie canadienne des sommes importantes qui pourraient aller jusqu’à 30 milliards de dollars par an.

Nombreux sont les gestionnaires qui ne se sentent pas outillés pour aborder ces questions. Quand l’un de leurs employés semble souffrir d’une maladie mentale, ils se contentent généralement d’alléger sa charge de travail. Ils croient l’aider, mais cet évitement n’est pas souhaitable. Il risque au contraire de faire baisser la productivité, de détériorer le moral de l’équipe et de susciter des conflits entre les employés.

Les travailleurs et travailleuses se sentent tout aussi démunis face aux troubles mentaux.

– 66 % des employés indiquent que leur milieu de travail ne leur fournit pas un accès immédiat à des ressources spécialisées en cas de maladie mentale.

– 51 % de ceux qui ont constaté une maladie mentale ont affronté le problème seuls : à peine 8 % d’entre eux se sont adressés à leur superviseur immédiat; seulement 7 % ont fait appel au Programme d’aide des employés.

– 57 % révèlent que leur employeur n’avait prévu aucune mesure pour faciliter le retour des employés au terme d’un congé pour trouble mental.

Les deux maladies mentales les plus courantes en milieu de travail sont la dépression et l’angoisse. Elles touchent plus particulièrement les cadres intermédiaires, souvent pris entre l’arbre et l’écorce : ils ont des obligations et des responsabilités envers ceux qu’ils supervisent mais aussi envers leurs supérieurs hiérarchiques.

Que peuvent faire les entreprises? Le dépistage précoce s’avère crucial. « Il est important de repérer rapidement les employés en difficulté, souligne Mary Ann Baynton, directrice de Mental Health Works. L’employeur peut aussi travailler avec l’employé touché à l’élaboration de solutions qui atténueront la baisse de la productivité ».