Les prévisions de croissance du PIB des marchés émergents présentent de très bonnes possibilités d’investissement pour les caisses de retraite, mais les promoteurs de régime doivent en connaître les risques avant d’investir dans cette classe d’actif.
Avec une croissance annuelle du PIB attendue de 9 % à 13 % pour les pays des marchés émergents au cours des trois prochaines décennies, plusieurs caisses de retraite pourraient investir davantage dans ces régions à court terme. En comparaison, on s’attend à une croissance de 5 % à 7 % dans les pays développés.
Ravi Mantha, un gestionnaire de portefeuille d’actions internationales chez Pyramis Global Advisors, affirme que la plupart des caisses de retraite accordent déjà une allocation d’actif aux marchés émergents via les entreprises nord-amércaines qu’elles détiennent. Par exemple, Proctor & Gamble a connu une très forte croissance de ses bénéfices en Chine l’année dernière. Néanmoins, il y a tellement d’entreprises possédant une valeur attrayante dans les marchés émergents que nous sommes obligés de les traiter comme une classe à part entière.
M. Mantha souligne que des récentes recherches montrent que l’exposition des régimes de retraite aux marchés émergents a augmenté de façon constante au fil des années. Bien que l’allocation d’actifs moyenne accordée aux marchés émergents est seulement de 3,3 %, des données suggèrent que cela tend à augmenter.
Sur les régimes qui disent avoir augmenté leur exposition aux marchés émergents, 27 % ont fait appel à un gestionnaire spécialisé, tandis que 5 % ont ajouté l’indice ACWI [All Courntry World Index] à leur indice de référence.
La gestion du risque
Tout comme une petite entreprise, l’enjeu principal avec les marchés émergents est la localisation, localisation, localisation. La stabilité politique, la réglementation et la suprématie de la loi peuvent représenter de graves problèmes dans ces pays.
« Même le plus astucieux des gestionnaires spécialisés en sélection de titres peut voir son portefeuille déraillé par une décision de nationaliser une société de ressources naturelles », dit M. Mantha. « Comme investisseur, nous avons besoin de comprendre que la politique d’un pays l’emportera toujours sur le développement économique ou la création de richesse. Cela est particulièrement vrai dans les marchés émergents. »
Selon lui, le risque du promoteur de régime constitue aussi une problématique. « Les investisseurs devraient toujours s’attarder sur la qualité de la gestion de l’entreprise », poursuit-il. « Gérent-ils avec une vision à long terme, ou utilisent-ils les investisseurs comme outil de financement à court terme? Il est essentiel de connaître la différence. »
Une erreur commune
M. Mantha explique que certains gestionnaires font l’erreur de juger des entreprises d’un même secteur d’activité avec les mêmes critères, sans tenir compte d’où elles proviennent. Il dit qu’une approche quantitative n’est pas la meilleure option dans les marchés émergents, où les données peuvent être difficiles à recueillir. Votre objectif et vos instructions doivent être clairs dès le départ.
M. Mantha estime que pour réussir dans les marchés émergents, un gestionnaire doit avoir accès à des recherches approfondies à l’échelle mondiale et se concentrer à trouver des opportunités plutôt que de s’appuyer sur des mesures qui ont fonctionné dans d’autres marchés. En même temps, le gestionnaire doit comprendre l’importance du risque que comporte chaque pays.
Bien que les marchés émergents peuvent être intimidants, M. Mantha estime que le fait de faire affaire avec le bon gestionnaire et d’avoir une bonne compréhension des risques, constituent assurément des atouts pour les régimes de retraite.