Les attentes des employés canadiens et québécois de 30 ans à l’égard de leurs avantages sociaux se ressemblent.
Dans le cadre de son 30e anniversaire, le magazine Benefits Canada a publié les résultats d’un sondage mené le printemps dernier, auprès de 500 Canadiens âgés de 30 ans, visant à connaître leur perception face à la vie professionnelle et aux régimes de retraite et d’avantages sociaux offerts par leur employeur. Avantages a approfondi les résultats obtenus en les comparant avec ceux des 176 Québécois qui ont répondu aux questions du sondage.
Une vie professionnelle stable
Depuis une vingtaine d’années, les mouvements de personnel sur le marché du travail sont de plus en plus nombreux. Rares sont ceux qui demeurent au sein d’une même entreprise tout au long de leur vie professionnelle comme c’était le cas il n’y a pas si longtemps. Les répondants canadiens et québécois indiquent pourtant vouloir mener une vie professionnelle relativement stable dans l’ensemble. Trois travailleurs sur cinq espèrent travailler pour un seul et même employeur tout au long de leur vie professionnelle.
À l’inverse, le goût du changement et la possibilité de vivre diverses expériences constituent les deux principales raisons pour les travailleurs qui disent vouloir changer régulièrement d’employeur durant leur vie active.
Par ailleurs, on remarque très peu de disparité entre les deux groupes de répondants quant au nombre d’heures qu’ils travaillent. Les employés canadiens disent travailler 39 heures en moyenne par semaine comparativement à 38 heures pour les employés québécois.
Les travailleurs québécois opteraient pour une semaine de vacances de plus(77 %)plutôt que pour une semaine de paye supplémentaire(23 %), contre 69 % et 31 % respectivement au Canada. Ils préfèreraient également recevoir un meilleur salaire(61 %)plutôt que de profiter de plus de latitude quant à leur horaire de travail(39 %). La tendance est la même chez les travailleurs canadiens.
Plus de répondants québécois sont prêts à rester plus longtemps sur le marché du travail. En effet, 52
% d’entre eux pensent prendre leur retraite à partir de 60 ans, alors que cette proportion est de 44 % pour les travailleurs canadiens.
Partout, les jeunes travailleurs espèrent principalement voyager et passer plus de temps en famille à leur retraite. Fait à noter, plus du tiers des répondants(35 % au Québec et 38 % au Canada)croient qu’ils devront néanmoins travailler à temps partiel pendant leur retraite afin d’augmenter leurs revenus.
La retraite, c’est encore loin!
La perception de la retraite varie légèrement d’un groupe à l’autre. Les répondants canadiens commencent plus rapidement à planifier leur retraite dans une proportion de 84 % contre 70 % pour les répondants québécois. C’est donc dire que près d’un répondant québécois sur trois(30 %)estiment que la retraite est encore très loin et que, de toute manière, les rentes gouvernementales et de leur régime complémentaire de retraite viendront les aider à subvenir à leurs besoins durant cette période.
Les travailleurs canadiens désirent se retirer avec un montant plus important que ce dont ils ont réellement besoin dans une proportion de 85 %, alors que ce pourcentage est de 67 % au Québec. Le tiers des travailleurs québécois voudraient se retirer plus tôt avec le montant nécessaire, sans plus, pour leur retraite, comparé à 16 % pour les répondants canadiens.
Les trois quarts des travailleurs québécois(75 %)souhaitent se retirer graduellement du marché du travail, comparé à 61 % pour les travailleurs canadiens. Une fois à la retraite, près des trois quarts des travailleurs québécois(74 %)préfèrent recevoir des prestations mensuelles viagères provenant de leur employeur, comparativement à 58 % pour les travailleurs canadiens. C’est donc dire que 42 % d’entre eux aimeraient plutôt recevoir une somme forfaitaire pour la réinvestir par la suite contre 26 % des travailleurs québécois.
De manière générale, les travailleurs canadiens et québécois pensent que la proportion des sources de revenu à la retraite sera la même, soit environ 30 % des revenus proviendra des rentes de retraite de leur employeur et environ 25 % découlera des rentes gouvernementales. La différence proviendra essentiellement des épargnes personnelles.
D’autre part, 48 % des participants canadiens interrogés profitent d’un régime à prestations déterminées contre 57 % au Québec. Seulement 10 % des répondants au Québec participent à un régime à cotisations déterminées par rapport à 26 % pour l’ensemble des répondants canadiens. Fait inusité, le tiers des répondants québécois ne savent pas quel type de régime est offert par leur employeur, soulevant ici un problème de communication évident.
À la question qu’est-ce que votre employeur pourrait faire pour faciliter vos décisions d’investissement, les travailleurs québécois insistent davantage(29 % contre 21 %)sur l’amélioration de l’information disponible sur les différents produits offerts ainsi que sur la formation nécessaire à offrir pour construire un portefeuille efficace.
Les travailleurs canadiens préfèrent avoir recours à un professionnel en planification financière qui pourrait les aider avec leurs investissements dans une proportion de 60 % contre 45 % pour les travailleurs québécois.
Les régimes d’avantages sociaux répondent-ils aux besoins des participants?
Environ trois canadiens sur cinq(61 %)ont accès à un régime d’avantages sociaux via leur employeur. La plupart des répondants(82 % au Canada et 76 % au Québec)préfèrent avoir accès à un régime d’avantages sociaux plutôt que de recevoir un salaire plus élevé ou une somme équivalente.
On note une différence majeure entre les répondants canadiens et québécois quant à l’importance accordée aux divers éléments du régime d’avantages sociaux. Les répondants québécois placent notamment le régime d’assurance-médicaments en tête des priorités(84 %), devant le régime dentaire(78 %)et l’invalidité de longue durée(78 %). Pour leur part, les répondants canadiens classent le régime d’assurance de soins dentaires en haut de leur liste(85 %), suivi du régime d’assurance-médicaments(81 %)et de l’invalidité de longue durée(76 %). D’autre part, les répondants canadiens semblent davantage tenir à leur compte de gestion-santé que leurs compatriotes québécois dans une proportion de 43 %-33 %.
Appelés à identifier les éléments qu’ils aimeraient avoir dans leur régime d’avantages sociaux, les répondants québécois classent dans l’ordre, les congés sabbatiques payés(25 %), les congés parentaux(23 %), l’assurance de soins de longue durée(18 %), les services de garderie(12 %), la couverture des avantages sociaux après la retraite(11 %)et les comptes de gestion-santé(5 %).
Ces résultats font contrastes avec ceux des répondants canadiens qui placent dans l’ordre, la couverture des avantages sociaux après la retraite(20 %), les congés parentaux(17 %), les services de garderie(16 %), les congés sabbatiques payés(15 %)et les comptes de gestion-santé(13 %). L’assurance de soins de longue durée, qui vient au troisième rang chez les répondants québécois se situe au sixième rang des répondants canadiens avec 12 %.