Le nom de famille d’un dirigeant d’entreprise joue un rôle majeur dans la détermination de sa sécurité d’emploi et de sa rémunération.

Un PDG détenant un nom de famille « favorable » peut voir sa rémunération totale être supérieure de 4,9 % à la moyenne, et bénéficier d’une sécurité d’emploi plus importante, indique une étude de la Bayes Business School, menée par le chercheur Jay Jung.

L’étude fournit des preuves inquiétantes de biais organisationnels et de décisions contractuelles inefficaces basées sur les attributs d’un nom de famille, selon Jay Jung.

L’étude s’est intéressée à des données recueillies de 1999 à 2014, pour suivre l’évolution des préférences en matière de perception du nom de famille et de l’origine des PDG aux États-Unis, rapporte Science Daily. Ces données ont ensuite été comparées avec les niveaux de rémunération et de sécurité d’emploi des PDG.

Cette étude vient conforter les travaux existant sur la dissonance cognitive, qui suggère que les perceptions induites par le nom peuvent biaiser l’évaluation d’une personne.

Une augmentation d’un seul écart-type de la « favorabilité » d’un nom de famille conduit à une augmentation de 4,39 % de la rémunération totale d’un PDG, soit un gain supplémentaire de 240 699 dollars US par an par rapport au salaire moyen d’un PDG, qui s’élève à 5 482 910 dollars.

La perception des noms de famille peut être liée à des évènements géopolitiques. Aux États-Unis, les noms de famille français et allemands ont été nettement moins bien perçus à la suite de l’opposition des gouvernements de la France et de l’Allemagne à l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003.

L’impact de la favorabilité est plus important lorsque la majorité des actions est détenue par des particuliers, plutôt que par des investisseurs institutionnels. C’est aussi le cas lorsque le PDG n’est pas le fondateur de l’entreprise et qu’il est en poste depuis peu de temps.

En matière de sécurité de l’emploi, la perception du nom de famille joue un rôle significatif. Un PDG ayant un nom de famille favorable est nettement moins susceptible d’être licencié pour cause de performances insuffisantes.

« Il ressort clairement de notre étude que le nom d’une personne et les attributs qu’il comporte – comme le fait d’être souvent un identifiant pour la race, le sexe et l’origine ethnique – ont un impact significatif sur le niveau de rémunération et la sécurité de l’emploi », explique Jay Jung auprès de Science Daily.

« Cela a évidemment des effets directs sur les individus et leur rémunération potentielle, mais risque également d’influencer les performances d’une organisation si la reconnaissance des talents et les récompenses dépendent en grande partie de facteurs autres que les résultats. »

L’étude suggère qu’un examen plus approfondi des conseils d’administration quant aux personnes qu’ils nomment pourrait être une solution à ce problème, tout comme l’investissement institutionnel qui réduit les effets de la favorisation du nom.