Les employeurs, représentés par le Conseil du patronat du Québec (CPQ), ont plaidé avec insistance sur la nécessité d’établir un équilibre entre la solidité du régime et la compétitivité des entreprises, qui paient la moitié des cotisations, lors de la commission parlementaire sur l’avenir du Régime de rentes du Québec (RRQ).
Le président du CPQ, Yves-Thomas Dorval, est d’avis que la préservation d’un régime solide et équitable revêt une grande importance pour les employeurs. « Il faudra s’assurer toutefois que les contributions supplémentaires qui pourraient être exigées éventuellement ne minent pas la compétitivité des entreprises du Québec comparativement à celle des autres provinces », a-t-il dit. « Il faudra aussi s’assurer de la saine gestion des fonds par le gestionnaire responsable de leur rendement. »
Le CPQ ne s’oppose pas à une augmentation du taux de cotisation si des efforts ont été déployés sur le plan des coûts et de la gestion des fonds, mais il souhaiterait que cette augmentation soit rtardée après 2010, vu les conditions économiques actuelles.
Advenant une augmentation des cotisations après 2010, le CPQ demande au gouvernement d’envisager une baisse équivalente dans les autres taxes sur la masse salariale afin de ne pas alourdir le fardeau global associé à ces taxes, qui est environ 30 % plus élevé au Québec qu’en Ontario.
Par ailleurs, plusieurs membres du CPQ s’interrogent sur l’obligation pour la Régie des rentes, et les autres déposants à la Caisse de dépôt et placement du Québec, de confier la gestion de la totalité des cotisations à un seul et même gestionnaire de fonds.
Équité intergénérationnelle
Le CPQ tient également à ce que les générations futures ne soient pas indûment pénalisées par le transfert d’un lourd fardeau aux prochaines générations.
« Il y aurait donc lieu d’adapter le régime à nos moyens actuels et aux nouvelles réalités sociales et démographiques », pense M. Dorval.
Le CPQ suggère entre autres que la Régie pourrait envisager, par exemple, de limiter de façon temporaire l’indexation des prestations à l’inflation moins 1 % pendant les 15 prochaines années.
Non aux cotisations volontaires
Enfin, le CPQ estime enfin qu’il serait prématuré de permettre aux employés de confier au RRQ leur épargne privée, une des pistes proposées par le document de consultation de la Régie. La concentration accrue de l’épargne et la concurrence indue du secteur public face au fournisseurs privés de véhicules d’épargne-retraite expliquent notamment pourquoi le CPQ s’y oppose. Selon lui, l’information et la sensibilisation à l’épargne représentent les meilleures solutions.