Une nouveau sondage sur les régimes CD de Mercer révèle que le manque de compréhension de la part des participants (77 %) et les faibles rendements des placements (71 %) constituent les deux plus importants défis auxquels font face les promoteurs de régimes CD. Parmi les 1 500 participants au sondage répartis entre 33 pays, on compte 193 promoteurs canadiens de régimes CD.

« Les promoteurs disent avoir l'intention de prendre des mesures pour combler ces lacunes, a noté Oma Sharma, responsable de la consultation en gestion de placements pour les régimes CD chez Mercer. Près de 90 % des personnes interrogées indiquent qu'elles font de la sensibilisation et de l’amélioration de la compréhension des participants une priorité.»

Par ailleurs, un peu plus de 50 % affirment qu'ils verront, au cours des deux prochaines années, à modifier les ententes relatives aux options de placement afin de réduire les coûts ou d'en améliorer le rendement.

Plus de la moitié des régimes visés par le sondage ont été mis en place il y a plus de dix ans, alors que seulement 9 % l’ont été au cours des trois dernières années. Les régimes CD gagnent en maturité et gardent le cap

Jean-Daniel Côté, responsable de la consultation en régimes de retraite pour les régimes CD chez Mercer constate que peu de promoteurs canadiens ont indiqué qu'ils ont fait, ou envisagent d’effectuer, des réductions ou suspensions de cotisations à leur régime CD. En fait, 92 % des répondants disent qu'ils ont décidé de ne pas apporter de modifications aux cotisations CD dans un proche avenir, alors que plus de 20 % de leurs homologues américains ont affirmé avoir réagi à la récente récession économique en réduisant les cotisations de l'entreprise ou en envisageant de les réduire, soit temporairement ou de manière définitive. « Cela est rassurant pour les participants canadiens », a ajouté M. Côté.

Les trois quarts des personnes interrogées citent un niveau prestation de revenus de retraite concurrentiel et en ligne avec le marché comme la principale raison ayant mené à l'établissement d'un régime CD. Lorsqu'on leur a demandé de déterminer les trois facteurs de succès les plus importants pour leurs régimes CD, les promoteurs ont le plus fréquemment cité que le régime devrait être apprécié par les employés (72 %), la prévisibilité des coûts (44 %) et des prestations adéquates (43 %).

« Alors que l'adéquation des prestations est identifiée comme un objectif clé, près de la moitié des répondants n’évalue jamais le niveau projeté des prestations de retraite CD et seulement 29% ont identifié l'insuffisance des prestations de retraite comme particulièrement préoccupante », a déclaré M. Côté. « Nous suggérons que l’examen des prestations projetées, en particulier à la lumière du bas niveau de compréhension des participants et des faibles rendements des placements, pourrait être utile pour les répondants de régimes en 2010. »

Options de placement
Les deux tiers des entreprises ayant répondu au sondage offrent entre six et 13 options de placement à leurs participants, et un tiers d’entre elles envisagent l'ajout de fonds à date d’échéance cible au cours des deux prochaines années. « Le Canada continue d'accuser un retard sur les États-Unis dans la disponibilité de ces fonds », a déclaré Mme Sharma.

La majorité des régimes CD canadiens ont une option de placement par défaut pour les participants qui ne fournissent pas d'instructions de placement. Toutefois, le choix des options par défaut est très variable, avec 36 % des régimes utilisant un fonds équilibré, 23 %, un fonds de marché monétaire ou à court terme et 19 %, une famille de fonds à date d’échéance cible.

« Les nouveaux régimes sont beaucoup plus susceptibles d'utiliser les fonds à date d’échéance cible comme option par défaut », a déclaré Mme Sharma. « Une bonne nouvelle toutefois : la plupart des participants des régimes CD prennent activement leurs décisions de placement, les deux tiers des entreprises ayant répondu au sondage indiquant que moins de 20 % de leurs participants ont l’option par défaut ».

Les niveaux de cotisation restent stables
Les niveaux de cotisations demeurent remarquablement stables par rapport aux sondages précédents de 2002 et 2006. La médiane globale de cotisation maximale de l'employeur pour les régimes purement CD est de 5 % pour les employés non syndiqués, les cadres, et les syndiqués, mais de 6 % pour les employés de direction. La cotisation médiane maximale que peut effectuer l’employé est constante à 5 % pour tous les groupes d'employés.

Environ deux tiers des régimes incluent les primes dans la définition de gains admissibles dans le cadre du régime CD, et plus de 80 % incluent les commissions. Il s'agit d'une augmentation importante par rapport au sondage de 2006. « Il sera intéressant de voir si cette apparente tendance à inclure des éléments de rémunération variable représente un souhait de la part des promoteurs de régimes d’aligner davantage leurs cotisations CD aux cycles économiques ou si cette tendance est le simple fait du groupe précis de répondants sondés », a commenté M. Côté.

Des efforts de communication non mesurés
La moitié des répondants estiment qu'ils comptent principalement sur l’administrateur de leur régime pour assurer la communication aux participants. Seulement 12 % ont indiqué qu'ils ont une stratégie de communication CD visant à planifier de façon proactive et de livrer des communications basées sur les données de participation réelles et sur les comportements d’investissement propres à leurs participants. Au total, près du tiers (30 %) ne mesure d’aucune façon le succès des efforts de communication et de sensibilisation.

Il semble également y avoir un décalage entre les réactions réelles des participants face à la récente crise financière et la perception des répondants de régimes. En effet, 45 % des entreprises ayant répondu au sondage ont indiqué qu'elles estimaient que la principale réaction de leurs participants a été de modifier leur répartition d'actifs. La réalité semble tout autre selon les commentaires des administrateurs de régimes CD, ces derniers indiquant que les participants ont apporté très peu de changements à leurs investissements.

L’évolution des régimes CD
Les promoteurs semblent plutôt ouverts à l’idée de repenser leurs régimes CD ou du moins de les faire évoluer. Environ 60 % des participants au sondage ont indiqué qu'ils ont déjà ajouté un CELI collectif ou envisagent d’en ajouter un aux types de régimes offerts dans les deux prochaines années.

« Les régimes CD sont en évolution constante, et les répondants de régimes ont encore besoin de réfléchir aux répercussions à long terme de l'année 2008 », a déclaré Mme Sharma. « L’année 2010 sera une année clé pour les promoteurs de régimes qui devront tirer les leçons nécessaires et apporter des modifications pour améliorer l'efficacité à long terme des régimes CD. »