Les entreprises canadiennes affichent toujours un optimisme prudent en ce qui a trait à la viabilité de leurs régimes de retraite à prestations déterminées (PD), malgré les répercussions financières découlant du ralentissement économique sur leurs régimes de retraite et sur leur situation financière. Près des trois quarts (71 %) des chefs des finances s’engageant à maintenir la viabilité à long terme de leurs régimes et 86 % croyant disposer de fonds suffisants pour provisionner leurs régimes au cours des deux prochaines années, selon la troisième étude réalisée par CFO Research Services conjointement avec la société de services professionnels Towers Perrin.
L’étude, menée auprès de 439 chefs des finances du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni (137 du Canada), montre que même si les entreprises canadiennes sont celles quoi ressentent de façon plus marquée l’incidence du ralentissement économique sur leurs régimes PD, elles demeurent néanmoins les plus optimistes pour l’avenir quant au provisionnement futur des régimes de retraite et aux perspectives économiques dans l’ensemble.
Globalement, les chefs des finances au Canada se croient plus durement touchés que ceux des États-Unis et du Royaume-Uni, 87% d’entre eux croyant que le ralentissement économique a eu des répercussions négatives sur la santé financière de leurs régimes PD (contre 67 % aux États-Unis et 49 % au Royaume-Uni).
Un optimisme prudent
Plus de la moitié (63 %) des répondants canadiens indiquent également que la situation de leur régime PD a eu une incidence défavorable sur les états financiers de leur entreprise (contre 59 % aux États-Unis et 37 % au Royaume-Uni). Dans un contexte de déficits de provisionnement et de résultats financiers décevant, les chefs d’entreprises au Canada prévoient que leur principale préoccupation, au cours des deux prochaines années, sera l’incidence des régimes PD sur les flux de trésorerie (61 %) et sur l’état des résultats (44 %).
Malgré les répercussions du ralentissement économique sur les régimes de retraite, l’étude indique que les entreprises canadiennes maintiennent le cap et font preuve d’un optimisme prudent quant à la viabilité de leurs régimes PD. La majorité (71 %) des répondants canadiens affirme vouloir assurer la viabilité à long terme de leurs régimes plutôt que chercher des solutions de rechange. Toutefois, la marge de manœuvre des dirigeants, qui doivent rétablir la valeur de l’actif et réduire le risque financier de l’entreprise, est mince. Comme les études précédentes l’ont laissé voir, les dirigeants reconnaissent l’importance de gérer le risque ou de « réduire les risques associés à leurs régimes » dans le cadre de leur stratégie à long terme (78 % de l’ensemble des répondants citent la gestion du risque comme objectif, contre 22 % citant l’augmentation des rendements).
« Nous offrons le même conseil qu’il y a deux ans, lorsque nous encouragions les promoteurs de régimes à profiter du « calme avant la tempête » pour mettre en place des programmes de gestion des risques liés aux régimes de retraite », affirme Roland Pratte, sociétaire principal chez Towers Perrin. « Lorsque le calme reviendra finalement après la tempête, les promoteurs de régimes pourront profiter de stratégies et d’outils novateurs afin de faire face aux défis sans cesse croissants que posent les risques associés aux régimes de retraite et de chercher à optimiser les rendements. »
Le provisionnement des régimes
Les promoteurs de régimes PD canadiens sont plus optimistes par rapport à l’avenir en ce qui a trait au provisionnement futur des régimes de retraite et aux perspectives économiques, dans l’ensemble, que ceux des États-Unis et du Royaume-Uni. Même si les chefs des finances s’inquiètent des répercussions de la situation de leurs régimes PD sur les flux de trésorerie, 86 % croient disposer de fonds suffisants pour provisionner leurs régimes au cours des deux prochaines années (82 % aux États-Unis, 62 % au Royaume-Uni).
Cet optimisme est peut-être en partie dû à l’opinion selon laquelle le pire de la crise est passé, la majorité (69 %) des répondants canadiens étant d’avis que les marchés boursiers avaient atteint leur creux pour ce cycle au moment où l’étude a été réalisée, en avril et en mai derniers (53 % aux États-Unis, 36 % au Royaume-Uni).
Les résultats de l’étude confirment toutefois la perception qu’une nouvelle réalité de la retraite pointe à l’horizon. Les pressions causées par la récession pourraient modifier les perspectives de retraite au Canada au cours des prochaines décennies. L’étude indique que 87 % des chefs des finances d’entreprises au Canada (contre 72 % aux États-Unis et 37 % au Royaume-Uni) estiment que le ralentissement « entraîne un changement à long terme dans la façon dont les entreprises et les travailleurs se préparent pour la retraite ». Dans une étude récente de Towers Perrin, près de la moitié (49 %) des employeurs ont indiqué que leurs employés prévoient repousser leur départ à la retraite en raison de la conjoncture économique.
Fait encourageant, les chefs des finances canadiens signalent que l’incidence du ralentissement économique sur leurs régimes PD présente au moins un avantage dans le domaine des relations avec les employés, 61 % des répondants indiquant que la conjoncture économique a eu des retombées positives sur l’appréciation qu’ont les employés de leur régime PD.