Selon un sondage de RBC Dexia Services aux Investisseurs, pas moins de 89 % des promoteurs canadiens de régimes de retraite à prestations déterminées croient que le système canadien actuel de régimes de retraite est plutôt en mauvaise posture quant à l'avenir.

Au mois d'octobre dernier, RBC Dexia Services aux Investisseurs menait ce sondage auprès de quelque 370 promoteurs canadiens de régimes de retraite d'un océan à l'autre, avec des régimes allant de moins de 100 millions $ à plus d'un milliard $ CAN.

Que ce soit en raison de la volatilité récente des marchés ou du manque de cohésion entre les cadres réglementaires fédéral et provinciaux, il est évident que les promoteurs canadiens de régimes de retraite trouvent difficile de faire preuve d'optimisme quant à leurs possibilités de faire face à leurs obligations à venir.

Scott MacDonald, chef, Retraite, institutions financières et service à la clientèle, chez RBC Dexia a déclaré : «Les participants au sondage ont fréquemment mentionné qu'ils jugeaient essentiel que toutes les parties intéressées travaillent ensemble plus étroitement afin d'alléger le fardeau pesant sur le système actuel de régimes de retraite.»

La clé de la stabilité : des rendements raisonnables
Même si 41 % des participants citent le facteur risque des investissements comme le type de risque qui les inquiète le plus, le risque que les régimes n'engendrent pas suffisamment de rendements pour compenser les obligations suit de très près en seconde position, avec 36 %. Ceci reflète bien la corrélation naturelle entre les deux facteurs de risques – lorsque les rendements négatifs ou minimes des placements influencent de façon spectaculaire le manque à gagner d'un régime.

Le risque opérationnel, retenu par 8 % des participants comme le premier facteur de risque pour eux, semble moins préoccupant pour les promoteurs de régimes, comparativement aux risques liés aux investissements ou au manque à gagner. L'accent étant de plus en plus mis sur l'atteinte d'efficacités opérationnelles, associée à une gestion stricte des dépenses et à des pratiques de gouvernance limpides, les régimes de retraite semblent confiants de pouvoir réduire cette variable de risque.

Nouvelle année, mêmes défis
Pour chercher à comprendre d'où peut venir ce pessimisme des promoteurs de régimes, le sondage demandait aux participants d'identifier leur plus gros défi à relever en 2010. Presque la moitié (48 %) ont indiqué que leur principal effort porterait sur l'alignement des dettes à venir et des actifs alors que 38 % ont déclaré s'attendre à continuer de devoir faire face à des rendements insuffisants.

Pour 7 % des participants, les changements comme ceux découlant de l'application des nouvelles normes internationales d'information financière (IFRS) aux normes de comptabilité des régimes de retraite constitueront le plus important défi en 2010, ainsi que pour 4 %, ce sera la compréhension des nouveaux véhicules de placements ou des véhicules de remplacement.

Bien que les promoteurs de régimes manifestent généralement un pessimisme certain quant aux perspectives d'avenir du système canadien de régimes de retraite, le sondage indique que 72 % des participants classaient le système canadien à égalité, ou en meilleure position, que d'autres systèmes à l'étranger. Seul 8 % des répondants pensent que notre système est pire.

Besoin de changements
La récente tempête qui a agité les marchés a permis de mettre en lumière un réel besoin de changement afin de permettre au système canadien de régimes de retraite de répondre aux besoins à venir des retraités.

Les solutions proposées sont divergentes, mais le sondage révèle qu'un dialogue ouvert entre les diverses parties concernées constitue le premier pas à franchir. Chacun des éléments impliqués, employés, retraités ou promoteurs, a un intérêt direct à œuvrer au développement d'une approche équilibrée et significative en ce qui a trait aux besoins du Canada en matière de régimes de retraite.