Les entreprises canadiennes commencent à se pencher sur la situation qui les attend après le ralentissement économique actuel, et nombre d’entre elles prévoient une réalité économique fort différente, selon un récent sondage de Watson Wyatt.
Le sondage révèle qu’un quart (23 %) des 92 entreprises ayant participé au sondage croient que leurs résultats financiers ont déjà commencé une remontée alors qu’une sur dix (11 %) croit être à son plus bas niveau présentement. De plus, presque deux sur cinq d’entre elles (39 %) croient qu’elles atteindront leur plus bas niveau d’ici la fin de 2009.
« La perception plus optimiste qui se dégage du sondage laisse croire que les entreprises commencent à réfléchir à la situation économique qui les attend lorsque la crise sera véritablement chose du passé, » remarque Richard Bougie, directeur, développement des affaires, Est du Canada chez Watson Wyatt Worldwide.
À long terme, 57 % des entreprises participantes s’attendent à une augmentation du niveau de stress chez leurs employés par suite de la crise économique, et 55 % d’entre elles prévoient que leurs employés travailleront au-delà de l’âge auquel ils souhaitaient prendre leur retraite.
Un peu plus de la moitié des entreprises (54 %) prévoient aussi qu’à long terme, les augmentations de salaire seront moins élevées et que le personnel administratif sera moins nombreux (54 %).
Ce que les employeurs prévoient après la crise économique
Augmentation du niveau de stress des employés 57 %
Employés travaillant au-delà de l’âge souhaité de retraite 55 %
Réduction des augmentations de salaires 54 %
Réduction du personnel administratif 54 %
Augmentation de la productivité des employés 20 %
Réduction des préoccupations à l’égard de l’attraction d’employés clés 11 %
Réduction à l’égard des programmes de retraite 10 %
Réduction des préoccupations à l’égard de la fidélisation d’employés clés 9 %
Réduction à l’égard des programmes de soins de santé 9 %
La fin du gel des salaires?
Par ailleurs, la fin du ralentissement économique laisse aussi présager l’annulation de plusieurs mesures de contrôle des coûts que les entreprises avaient mises en place pour assurer leur viabilité financière – 81 % des entreprises qui avaient procédé à un gel des embauches prévoient rétablir l’état antérieur d’ici les 12 prochains mois.
Durant cette même période, 73 % des entreprises qui avaient procédé à un gel des salaires et un tiers (33 %) de celles qui avaient réduit les salaires prévoient annuler ces mesures ou les rétablir.
De nombreuses entreprises n’ont pas encore le sentiment d’être hors de danger – un quart d’entre elles (26 %) prévoient des mises à pied d’ici les 12 prochains mois et 16 % d’entre elles prévoient des gels de salaire – mais les entreprises canadiennes s’en sortent un peu mieux que leurs homologues américaines.
À titre d’exemple, 43 % des entreprises américaines n’ont pas procédé à une restructuration à l’échelle de l’organisation avant juin 2009 et ne prévoient pas le faire à l’avenir. Au Canada cependant, ce chiffre est de 62 %. De plus, près de la moitié (48 %) des répondants au Canada n’ont pas fait de mises à pied et n’en prévoient pas, alors que ce chiffre est plutôt du quart aux États-Unis.
« Même s’il pourrait être tentant de s’accorder un moment de répit alors que les conditions économiques s’améliorent quelque peu, ce moment devra être de courte durée. Les organisations devront rapidement faire face à une nouvelle réalité économique qui sera peut-être plus difficile qu’avant. il est quand même encourageant de voir que les entreprises commencent déjà à s’interroger sur les mesures qu’elles devront prendre », précise M. Bougie.