Tous les Canadiens ne sont pas égaux en matière d’accès aux congés payés pour cause de maladie, de quarantaine ou d’obligations familiales liées par exemple à la fermeture des écoles, révèle une note d’information du Centre canadien de politiques alternatives.

De grandes disparités ont été observées en fonction des niveaux de revenus, de la géographie et du sexe des individus. Ainsi, seul un travailleur sur cinq ayant un salaire de 15 $ de l’heure ou moins a bénéficié d’un congé de maladie ou d’invalidité de plus d’une semaine payé par son employeur. Par ailleurs, à peine plus du quart (28 %) de ces employés ont droit à des prestations d’assurance-emploi.

Dans l’ensemble, seulement 38 % des congés de maladie ou d’invalidité et 23 % des congés pour obligations familiales de plus d’une semaine ont été payés par les employeurs. Dans le décile de revenus les plus bas, à peine 14 % des congés de maladie de plus d’une semaine ont été payés par l’employeur, comparativement à 74 % dans le décile de revenus les plus élevés.

Les travailleurs à temps partiel, quant à eux, n’ont été que 20 % à avoir reçu des prestations d’assurance-emploi en 2019. Chez les travailleurs autonomes, cette proportion descend à 17 %.

« C’est un mythe de croire que la plupart des Canadiens peuvent télétravailler. Les professions qui comptent le plus grand nombre de travailleurs au Canada sont liés au camionnage, au nettoyage, aux caisses, à la préparation des aliments et aux soins de santé. Ils sont les premiers touchés par un faible accès aux congés de maladie payés », déplore David Macdonald, économiste principal au Centre canadien de politiques alternatives.

Comme ces travailleurs sont les plus vulnérables dans le contexte de pandémie de COVID-19 actuelle, l’organisme propose d’apporter des changements immédiats aux règles de l’assurance-emploi, notamment la suppression de l’obligation de fournir un certificat de maladie pour avoir accès aux prestations de maladie, élargir la définition de quarantaine pour inclure les quarantaines personnelles et celles exigées par l’employeur et l’abaissement à 360 heures du nombre d’heures admissibles aux prestations.

« En raison de congés payés insuffisants et d’un accès trop limité à l’assurance-emploi, les travailleurs de première ligne doivent régulièrement décider entre rester chez eux lorsqu’ils sont malades ou payer leur loyer et nourrir leur famille. Non seulement ce choix est injuste, mais il est dangereux », affirme David Macdonald.

Ottawa a annoncé mercredi une série de mesures pour soutenir les travailleurs dont les revenus sont affectés par le ralentissement économique causé par la COVID-19.