Le nombre de femmes employées au Canada surpasse pour la première fois dans l'histoire, y compris pendant les deux guerres mondiales, celui des hommes employés, selon l'analyse réalisée par les TCA de l'étude annuelle sur la syndicalisation de Statistique Canada.

« Il s'agit d'un événement marquant et qui indique la contribution des femmes à l'économie, à leurs familles et à leur milieu est décisive, et ce, à l'échelle du pays », a déclaré Julie White, directrice des programmes des femmes, TCA.

En moyenne, 7 123 millions de femmes et 6 963 millions d'hommes étaient employés pendant le premier semestre de 2009. Les femmes sont plus nombreuses aussi bien dans le groupe des « moins de 25 ans » que dans celui des « 25 ans et plus ». L'étude ne porte pas sur les taux de participation à la population active, qui comprendraient tous les Canadiens à la recherche active d'emploi.

Même pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que de nombreux hommes faisaient leur service militaire et que les femmes étaient recrutées en masse dans des emplois salariés, la main d'oeuvre civile comprenait tout de même beaucoup plus d'hommes que de femmes.

L'étude de Statistique Canada montre aussi que le nombre de femmes syndiquées est supérieur à celui des hommes syndiqués, comme c'est le cas depuis 2006.

Les pertes massives d'emploi chez les hommes pendant la présente crise économique, particulièrement dans les secteurs manufacturiers et des ressources primaires, expliquent en bonne partie pourquoi le nombre de femmes salariées est comparativement plus élevé. Ces hommes n'ont toujours pas d'emploi, ont dû prendre une retraite anticipée ou encore se sont tournés vers le travail indépendant. Sans stratégie industrielle à l'échelle canadienne, on ne voit pas bien comment ces emplois seront recouvrés en nombre important.

« Depuis la signature du premier accord de libre-échange avec les États-Unis, et ensuite avec l'ALENA, l'économie canadienne compte de plus en plus sur les exportations, qui représentent maintenant quelque 36 % du PIB. Les hommes dominent tous les secteurs tournés vers les exportations, et ce sont les entreprises des secteurs des ressources et de la fabrication qui ont été les plus durement touchées par la crise économique, entraînant ainsi un niveau élevé de chômage chez les hommes.

Les femmes sont en effet surtout présentes dans le secteur des ventes, du travail de bureau, des soins de santé, de l'éducation, de l'hôtellerie et des services sociaux, secteurs dans lesquels la majeure partie des emplois a été créée.

« En outre, les emplois tenus par les femmes font souvent partie des emplois les moins bien rémunérés, offrant des retraites ou des avantages sociaux peu attrayants, et minés par le temps partiel, des horaires irréguliers et des contrats temporaires », constate Mme White.