L’automne 2015 a vu l’arrivée d’un nouveau groupement réunissant des représentants du secteur de l’assurance collective et de la retraite dans la province. Simeon Goldstein a récemment rencontré trois des administrateurs de l’Association de la retraite et des avantages sociaux du Québec (ARASQ) pour discuter des événements des 12 derniers mois.

Avantages : Comment évaluez-vous cette première année d’existence de l’ARASQ ?
Stéphane Corriveau (SC) : Un premier objectif était le recrutement de membres. Nous avons dépassé les 850 personnes, soit plus que ce à quoi on s’attendait. La réponse des comités de retraite, des firmes d’actuaires, des compagnies d’assurance et d’autres intervenants du secteur a été exceptionnelle. Tout le monde a embarqué.
Brigitte Gascon (BG) : Il y a aussi la conférence annuelle, qu’on peut qualifier de franc succès grâce à plus de 550 participants. Dans l’ensemble, nous sommes très satisfaits d’avoir atteint les objectifs que nous nous étions fixés pour la première année.

Aviez-vous peur que les gens ne s’impliquent pas dans la nouvelle association ?
Jean-Pierre Canuel (JPC) : Il n’y avait pas de certitude, mais nous étions confiants. Il faut reconnaître que c’était l’ancien conseil régional [de l’Institut canadien de la retraite et des avantages sociaux] qui s’était impliqué dans l’ARASQ. Nous avions donc de l’expérience et une certaine crédibilité. Mais il a fallu expliquer la démarche, ce qui représentait beaucoup de travail. Aujourd’hui le nom de l’ARASQ est mieux connu qu’il y a 12 mois, donc il n’est pas dit qu’il n’y ait pas d’autres personnes qui se joindront à nous.

Donc plus ça change, plus c’est pareil ?
JPC : Il y a de la continuité certes, mais aussi un nouveau souffle. C’était une belle occasion de remettre en question certaines choses qu’on faisait, de déterminer ce qu’on pourrait faire mieux.
SC : Nous souhaitions miser davantage sur les technologies et être à l’écoute des gens, ce qui nous a amenés à l’introduction d’une application mobile. Un exemple concret est survenu lors du choix de l’endroit pour la conférence annuelle. Nous avons sondé les membres et avons reçu un bon nombre de réponses après deux jours. Nous aimerions bonifier cette relation.

Il y a toutefois certains incontournables, par exemple en matière de formation.
BG : Avoir des activités de qualité est un élément clé pour la réussite de l’association. Nous avons refait tout le programme de formation pour essayer de faire en sorte qu’il réponde mieux aux besoins de nos membres. Par exemple, les formations sont d’une journée car plusieurs nous ont dit que deux, c’était trop long.
JPC : Notre mission est double, soit d’offrir à la fois des formations et des occasions de réseautage. L’objectif est de faire des personnes de notre secteur des gens mieux formés et mieux informés, tout en facilitant des rencontres pour échanger.

Les personnes qui travaillent dans le secteur sont de plus en plus occupées et les événements se multiplient, que ce soit des webinaires ou des conférences par exemple. Comment voyez-vous le rôle d’une organisation comme l’ARASQ dans ce contexte ?
BG : Il existe une offre très complémentaire dans notre secteur; tout le monde a sa place. Certains proposent des formations plus concrètes, alors que nous essayons de chercher peut-être un peu plus large.
SC : On ne se le cachera pas, les prochaines années seront difficiles et pleines de défis. Nous voulons créer une plateforme pour en discuter. Ceci dit, des fois on peut avoir des grands conférenciers qui arrivent avec des solutions qui ne sont pas applicables partout. Dans la mesure du possible, nous essayons de proposer des solutions qui peuvent être mises en œuvre par nos participants au Québec.

L’argent constituait un enjeu important dans la foulée de la création de l’ARASQ. Comment se portent vos finances aujourd’hui ?
JPC : Cela va très bien et pour deux raisons. Comme mentionné, nous avons connu un grand succès sur le plan de l’adhésion de membres. Nous avons aussi eu la chance de recevoir l’appui de plusieurs organisations dès le départ, ce qui nous a donné un coussin financier. Quant aux activités, elles s’autofinancent. Il est clair que dans un premier temps nous avons certaines dépenses en matière d’infrastructures, dont en informatique, mais la situation actuelle est au-dessus de nos attentes.

L’ARASQ vient de présenter un premier comité exécutif*. Comment la gestion de l’association fonctionnait-elle dans la première année ?
BG : Lors du démarrage de l’ARASQ, nous nous étions dit que nous allions travailler ensemble, que nous serions des collaborateurs à parts égales. Ce n’était pas un enjeu pour la première année, mais nous nous sommes rendu compte qu’il fallait une meilleure structure. Désormais, il y aura un exécutif de sept personnes avec des titres et des rôles plus officiels pour déterminer qui fait quoi.
SC : Même si autour de la table nous sommes des compétiteurs, nous laissons tomber ce chapeau lors des réunions et travaillons ensemble. Je pense que c’est l’une des forces qu’on a eues pour faire quelque chose pour l’industrie.

Jetons un peu le regard vers l’avenir. Quels sont vos objectifs ?
BG : Cette deuxième année en sera une de consolidation. La première a été bonne, mais quoi faire de mieux ? Il y a l’installation d’un système informatique et les premiers états financiers. Nous travaillerons aussi sur tout l’aspect de la gouvernance. Il faut mettre en place des règlements internes et un avocat nous conseille pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté. Il faut que cela soit facile à appliquer et que tout le monde se comprenne.
SC : Alors que les aspects financiers et de recrutement sont maintenant plutôt stables, nous pouvons examiner d’autres projets. Il y a aussi la question de la relève : on veut intégrer de nouvelles personnes dans l’équipe.
JPC : Notre souhait est de mettre en place des systèmes et infrastructures suffisamment solides pour que l’association survive aux membres actuels du comité exécutif et assure sa pérennité.

* Jean-Pierre Canuel est vice-président Programme, Stéphane Corriveau est vice-président Logistique et Brigitte Gascon est vice-présidente Conférence annuelle. L’entrevue a eu lieu avant l’annonce des nominations.