Il ne reste plus que quelques jours avant la première échéance de la mise en œuvre du régime volontaire d’épargne-retraite (RVER). En effet, d’ici le 1er janvier prochain, toute entreprise avec au moins 20 employés au Québec devra se conformer à la loi en offrant un régime de retraite à ses effectifs.

Mais des chiffres de Retraite Québec semblent révéler un manque d’engouement à l’égard du RVER, alors qu’à la fin du mois de septembre bon nombre d’organisations touchées n’avaient pas encore implanté un régime, ce qui les expose à des sanctions. Compte tenu du temps nécessaire pour la mise en œuvre d’un nouvel outil d’épargne-retraite collective, on pourrait d’ailleurs considérer qu’il est déjà trop tard pour ces entreprises qui n’ont pas encore commencé leurs démarches. Peut-être celles-ci attendent-elles de connaître d’éventuelles modifications au Régime de rentes du Québec avant d’emboiter le pas. Espérons que nous en saurons davantage à ce sujet dans les prochains mois.

Rappelons toutefois que la loi permet d’offrir d’autres régimes aux employés, par exemple un régime enregistré d’épargne-retraite collectif. D’ailleurs, on affirme depuis un bon moment l’utilité d’examiner toutes les options possibles afin de trouver le produit qui correspond le mieux à la réalité de l’entreprise et à celle des employés.

Sans égard au régime choisi, la réussite de l’épargne-retraite est fondée en grande partie sur deux éléments : un taux de cotisation pertinent et une adhésion hâtive. À ce sujet, une récente publication de la Financière Sun Life met en lumière quelques chiffres intéressants.
Environ le tiers des promoteurs obligent l’adhésion des employés au régime de retraite par capitalisation offert par l’organisation. Malgré l’option de se retirer du régime, on présente ce retrait comme étant une décision négative, ce qui renforce le message de l’importance de la planification de la retraite et fait en sorte que la majorité maintienne sa participation.

Alors que l’on constate une baisse des délais avant de pouvoir s’inscrire au régime – généralement dans les trois premiers mois suivant l’embauche – l’automatisation de l’adhésion semble constituer une mesure plus que pertinente pour la plupart des organisations. Fait intéressant, le rapport note que l’adhésion automatique serait plus répandue dans les régimes du secteur public, dont ceux des universités. À l’opposé, c’est l’industrie des technologies qui s’avère la moins encline à imposer la participation. Comme quoi le contexte du domaine, par exemple quant au taux de roulement, est non négligeable.

Lorsqu’il s’agit de déterminer le niveau de cotisation, on sait que les versements effectués par les promoteurs de régimes jouent un rôle important pour inciter les participants à atteindre un taux plus élevé d’épargne. Pour les régimes de capitalisation étudiés dans le rapport de la Sun Life, le participant doit généralement verser une cotisation de 3 à 6 % de son salaire pour avoir droit au paiement de contrepartie. Dans l’immense majorité des cas, les cotisations de l’employeur s’élèvent au même taux que celles du travailleur; ces premières représentent rarement moins de la moitié de l’investissement de l’employé.

La cotisation moyenne annuelle d’un travailleur québécois à un régime de capitalisation, combinée à celle de son entreprise, serait de 7 215 $. Il s’agit d’un niveau inférieur à la moyenne canadienne, mais ces personnes peuvent au moins se réjouir de faire partie de celles disposant d’un outil d’épargne-retraite. On le sait bien, trop nombreux sont ceux qui n’en ont pas.

Dans ce contexte, la loi sur le RVER devrait jouer un rôle important pour encourager l’épargne. Dans un objectif d’inciter les gens à l’épargne-retraite, l’élément « volontaire » constitue peut-être pour certains le maillon faible. Il s’agit toutefois d’un point de départ intéressant et il est à espérer que les promoteurs s’impliqueront davantage. Les exemples de firmes offrant déjà un outil avec adhésion automatique et des cotisations de contrepartie intéressantes constituent un modèle à suivre.

Finalement, je profite de cette tribune pour vous souhaiter de très joyeuses Fêtes et une année 2017 des plus prospères. Au plaisir de s’y retrouver !

Simeon Goldstein, Rédacteur en chef, Avantages