Simeon Goldstein, rédacteur en chef, Avantages. Photo : James Wagner.

Notre 30e année anniversaire tire à sa fin.

Ce mois-ci, nous publions ainsi la sixième et dernière édition de notre série Les Trentenaires. Mon collègue Pierre-Luc Trudel a réuni cette année des vétérans du secteur des services financiers et des jeunes recrues d’une même entreprise pour discuter de l’évolution de leur secteur, mais aussi de leur pratique.

Tout au long de l’année, il a été très encourageant d’observer cette relève au rendez-vous. Une relève qui prend sa place et apporte de nouvelles stratégies au moulin. Mais ces mêmes personnes seront-elles toujours prêtes dans 10 ou 20 ans à occuper d’importants postes de gestion? Certaines, oui. Mais pas toutes. Rien de nouveau sous le soleil du roulement de la main-d’œuvre.

Reste qu’aujourd’hui, on semble avoir plus de mal à encourager l’avancement professionnel que jamais. Une récente étude internationale du cabinet Boston Consulting Group a constaté que seulement un employé sur dix avait pour ambition de monter les échelons de son entreprise au cours de la prochaine décennie.

Le quart des employés affirment de fait préférer leur poste actuel parce qu’ils ne veulent pas accepter le stress – et souvent la surcharge de travail – qui vient avec les responsabilités d’un gestionnaire. Par ailleurs, chez ceux qui occupent aujourd’hui un poste de gestion, seulement 37 % aimeraient y rester d’ici 5 à 10 ans.

D’où le recours à des personnes de l’extérieur pour combler des postes de cadres supérieurs. Pensons, entre autres, à Michael Sabia, qui tirera bientôt sa révérence après presque une décennie à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Une stratégie qui permet invariablement de brasser la cage et d’apporter de nouvelles idées.

Il n’en demeure pas moins important de cultiver les compétences propres à l’entreprise, tout en consacrant des efforts à les faire évoluer grâce à une formation continue et pertinente. Une des façons de retenir ses employés est certainement de leur offrir de la souplesse et de la sécurité. Même si un régime de retraite et l’assurance collective demeurent essentiels, ils ne suffisent plus à eux seuls pour fidéliser tout un effectif.

À ce titre, une stratégie qui me paraît intéressante est l’offre de congés sabbatiques. Instaurée après un certain nombre d’années de service, elle permet la rétention à plus long terme. Les employés se prévalent ainsi d’une pause pour se consacrer à des projets personnels, tout en restant dans le giron de l’employeur, car ils n’ont pas à démissionner.

Le sondage de Boston Consulting a observé que 17 % des travailleurs aimeraient en outre un rôle d’« expert » sans devoir accéder à des postes de gestion. Cela est positif, car indique une certaine volonté de rester chez l’employeur. Mais une refonte des stratégies de management, qui lient souvent l’avancement professionnel à la responsabilité des équipes, sera essentielle.

Chaque entreprise développera, on l’espère, une stratégie conforme à sa réalité. Mais en permettant à l’employé une certaine individualité, elle arrivera peut-être à le fidéliser.

Pour finir, je vous souhaite de très joyeuses fêtes et une année 2020 des plus prospère.

Simeon Goldstein
Rédacteur en chef
simeon.goldstein@tc.tc


• Ce texte a été publié dans l’édition de décembre 2019 du magazine d’Avantages.
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