De plus en plus, les législateurs étudient la possibilité de permettre le décaissement à même le régime CD. Notre magazine sœur Benefits Canada a invité des retraités à partager leur histoire. Pour lire le reste du dossier, consultez l’édition de mars 2020.

François ­Beaudry a passé la majeure partie de sa carrière à cotiser à un régime ­PD. Mais lorsque son employeur, ­Astral ­Media, a été acquis par ­Bell ­Média en 2014, il a dû passer à un régime ­CD.

Pendant cinq ans, il a cotisé 2 % de son salaire brut pour une contrepartie de 6 %. Au moment de sa retraite à la fin février 2019, alors qu’il était directeur des relations industrielles et de la formation, il avait épargné 95 000 $ dans le régime.

Basé à ­Montréal, M. Beaudry a choisi de recevoir des prestations du régime ­PD ainsi que celles du ­Régime de rentes du ­Québec. Il prévoyait attendre quelques années, jusqu’à l’âge de 71 ans, avant de puiser dans le régime ­CD et le ­REER collectif. Le 1er avril 2019, ­Bell a introduit une option de prestations variables, de sorte qu’il peut laisser ses économies dans le régime jusqu’à ce qu’il en ait besoin.

« ­La flexibilité est l’un des éléments ayant influencé la décision de laisser mon épargne dans le régime ; je peux la retirer à tout moment et je n’avais pas à prendre de décision tout de suite, explique ­François ­Beaudry. J’ai également pris en compte les frais beaucoup plus faibles, le décaissement – qui peut commencer quand je veux et dont je choisis le montant –, ainsi que la stratégie de type cycle de vie. Cela enlève des inquiétudes pour quiconque n’est pas habitué à investir en ­Bourse. »
L’historique d’acquisitions de ­Bell fait en sorte que certains employés cotisent au régime ­CD depuis 1993. « C’est l’une des raisons pour lesquelles nous voulions lancer [l’option de prestations variables] maintenant, explique ­Eleanor ­Marshall, ­vice-présidente des pensions et des avantages sociaux et trésorière adjointe de ­Bell. Lorsque nous avons discuté de cette question avec notre conseil d’administration, en 2018, cela faisait 25 ans que certains de nos employés épargnaient dans le régime CD. »

La flexibilité est l’un des éléments ayant influencé la décision de laisser mon épargne dans le régime. »
– François Beaudry, retraité

Au fil des ans, des gens ont quitté l’entreprise ou pris leur retraite, et ont donc sorti leur argent du régime, ­ajoute-t-elle. « ­Nous pouvons toutefois voir qu’un nombre croissant de personnes atteindront l’âge de la retraite. Nous voulions donc disposer déjà des prestations variables alors que nous commencions à voir cette tendance démographique dans le régime. »

Les prestations variables sont permises par la législation fédérale et l’on établit les montants maximaux et minimaux en fonction de ceux des ­FERR et ­FRV. « ­Essentiellement, on reste dans le régime de retraite, mais passe d’un compte d’accumulation à un compte de décaissement, explique ­Eleanor ­Marshall. Et les prestations débutent dès l’âge de 55 ans. Si vous quittez avant, ­Bell ne vous considère pas comme un retraité. Bien sûr, nous permettons aux gens d’y laisser leurs épargnes et de commencer à percevoir un revenu dès l’âge de 55 ans et par la suite. »

L’un des arguments importants en faveur du maintien de l’épargne dans le régime ­CD réside dans les frais peu élevés, ­note-t-elle, rappelant que le régime ­PD de ­Bell a un actif de 25 milliards de dollars. « L’échelle [du régime ­PD] est un avantage extraordinaire pour l’investissement, et notre offre en matière de régimes ­CD est conçue en tirant profit des mêmes gestionnaires et des mêmes fonds que le régime ­PD. »

Cela se traduit donc par des frais vraiment minimes pour un régime ­CD, soit de 25 à 35 points de base pour les fonds cycle de vie, alors qu’on s’approche du 2 % sur le marché du détail. « ­Ces 150 points de base de différence peuvent engendrer quelque cinq années de plus de revenu. C’est un avantage énorme », renchérit ­Eleanor ­Marshall.

Un autre élément important est que les employés de ­Bell sont devenus à l’aise avec la plateforme et les options d’investissement du régime ­CD ; il est donc dans leur intérêt de rester dans un environnement familier pendant la retraite.

« ­Les gens ne sont pas vraiment à l’aise, ni très doués, pour prendre leurs propres décisions en matière de placements. Plus nous pourrons développer un régime intelligent et faire en sorte que le plus grand nombre de personnes possible choisissent les options par défaut, mieux ce sera », conclut ­Mme ­Marshall.


• Ce texte a été publié dans l’édition de mars 2020 du magazine d’Avantages.
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