D’ici la fin de l’année, la majorité des entreprises canadiennes devraient avoir effectué leur grand retour au bureau, du moins en partie. Car pour la plupart d’entre elles, l’avenir ne passe pas par le télétravail à temps plein. Qu’ils soient au bureau ou à la maison, les travailleurs profiteront toutefois de plus de flexibilité.

Selon un sondage de ­Mercer mené au printemps 2021, 68 % des employeurs canadiens prévoient adopter le modèle hybride combinant travail au bureau et télétravail. Près de 10 % des répondants veulent toutefois maintenir un modèle principalement axé sur le travail au bureau.

Des proportions marginales d’employeurs envisagent un modèle essentiellement virtuel, mais avec présence occasionnelle requise au bureau (4,5 %), ou encore une stratégie de télétravail soutenue par des bureaux satellites (4,1 %).

Signe d’une incertitude encore palpable liée à l’évolution de la pandémie, 13 % des employeurs n’ont toujours pas de perspectives claires sur l’avenir de leur milieu de travail. Une option semble par contre écartée d’emblée par l’ensemble des organisations : l’abandon pur et simple d’un lieu de travail physique. En effet, aucun des employeurs sondés n’a indiqué vouloir adopter le télétravail permanent sans bureau.

« ­Les entreprises ne sont pas prêtes à mettre fin à leur bail », a indiqué ­Jean-François ­Thibault, conseiller principal, carrière chez ­Mercer lors d’un webinaire présenté par la firme au mois d’août.

Malgré le fait que la plupart des employeurs adopteront ou ont déjà adopté un modèle hybride, ils prévoient néanmoins que 35,2 % de leurs salariés travailleront sur place à temps plein. Trois travailleurs sur dix feront pour leur part du télétravail un ou deux jours par semaine, et 22,9 %, trois ou quatre jours par semaine. Les répondants s’attendent finalement à ce qu’un peu moins de 10 % de leurs employés travaillent à distance à temps plein.

Si la perspective d’un modèle de travail partagé entre bureau et télétravail risque de satisfaire la majorité des employés, les entreprises devront s’assurer d’offrir un niveau de flexibilité suffisant, surtout dans un contexte de pénurie de ­main-d’œuvre. « ­La flexibilité peut prendre de nombreuses formes, elle ne se limite pas au télétravail », signale ­Alex Boucher, conseiller principal et responsable de la gestion globale de la santé chez ­Mercer. Cela est particulièrement vrai pour les métiers qui ne peuvent être exercés en télétravail. La flexibilité peut alors prendre la forme d’horaires adaptés au mode de vie des travailleurs et à une réorganisation des quarts de travail, le cas échéant.

Peu importe le lieu d’où ils travaillent, les employés s’attendent à ce que leur employeur maintienne des mesures de flexibilité. Dans le cas contraire, 60 % d’entre eux disent sérieusement envisager de démissionner. Et si l’on se fie à certaines tendances récentes, il ne s’agit pas de menaces en l’air.

Les organisations font en effet état d’un niveau d’attrition plus élevé qu’à l’habitude, particulièrement chez les professionnels et les gestionnaires en milieu de carrière (35 %) ainsi que les professionnels débutants et les nouveaux diplômés (31 %). Si la première cause de départ demeure l’insatisfaction salariale (55 %), plus du quart des démissionnaires pointent plutôt l’épuisement professionnel et la mauvaise conciliation ­travail-vie personnelle.

LE GRAND RETOUR EST DÉJÀ BIEN ENTAMÉ

Selon un récent sondage d’ADP Canada, plus de la moitié (53 %) des travailleurs canadiens sont déjà de retour au bureau, au moins à temps partiel. Environ 29 % prévoient plutôt revenir d’ici la fin de 2021, alors que les autres s’attendent à être de retour sur le lieu de travail en janvier 2022 (10 %). Un répondant sur dix demeure incertain quant à sa date de retour au bureau.

Le sondage de ­Mercer révèle enfin que les trois principaux critères qui motivent un employé à demeurer fidèle à son employeur sont la sécurité et la stabilité, la santé et le ­bien-être de même que l’offre d’avantages sociaux.


• Ce texte a été publié dans l’édition de septembre 2021 du magazine Avantages.
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