On entend de plus en plus parler de coaching, et cet accompagnement n’est désormais plus réservé aux entraîneurs sportifs et mentors en affaires. Plus que jamais, dans l’industrie des services financiers, le besoin de coaching est indéniable.

Les ­Canadiens sont bombardés d’informations. En outre, la documentation entourant les services et produits financiers reste nébuleuse pour une grande partie d’entre eux. Selon une récente étude commandée par l’Association des banquiers canadiens, une grande proportion de ­Canadiens n’aurait pas une compréhension élémentaire des concepts financiers les plus simples.

On peut comprendre que la majorité s’y perd un peu dans le flot de renseignements qui leur sont acheminés. Différentes études ont aussi démontré que plus les gens ont un niveau élevé de littératie financière, plus ils sont enclins à rechercher les services d’un conseiller en services financiers. ­Est-ce à dire que plus on maîtrise les concepts financiers, plus on ressent le besoin d’être accompagné pour s’y retrouver ?

Faisons une analogie avec l’entraîneur sportif. Personne n’a besoin d’un coach pour prendre l’habitude de bouger : il suffit de se motiver et d’y aller. Alors pourquoi plusieurs personnes ­éprouvent-elles quand même de la difficulté à se mettre en action ?

Le recours à un entraîneur tôt dans une démarche peut permettre de se rendre compte que de petits changements aux habitudes de vie pourraient faciliter l’atteinte d’un objectif de mise en forme. L’entraîneur saura guider et s’assurera notamment de mettre au point un programme complet comprenant un bon équilibre entre exercices musculaires, ­cardio-vasculaires, étirements et repos. Ce dernier peut d’ailleurs s’échelonner sur plusieurs années, alors que la personne se fixera des objectifs de mise en forme de plus en plus ambitieux.

N’­est-ce pas précisément ce que fait un conseiller dans son rôle de coach financier ?

On n’a qu’à penser à son accompagnement essentiel pour établir des objectifs clairs, orienter l’investisseur ainsi que l’informer et l’accompagner en période de volatilité des marchés. Ensemble, ces éléments constituent la base d’une relation à long terme où la confiance est le point d’ancrage. Dans le contexte d’automatisation de certaines fonctions, une chose ne changera jamais : l’importance des relations humaines.

Soulignons qu’il n’est pas nécessaire d’avoir accumulé une somme importante pour se tourner vers un conseiller. Faire appel aux services de ce dernier tôt dans sa vie active permettrait de débuter une éducation continue des concepts financiers.

Plus d’une étude a démontré que les investisseurs faisant affaire avec un conseiller en services financiers accumulent un patrimoine financier plus important.

De même, ils se sentent plus aptes à se préparer à leur retraite ou à faire face à des défis financiers.

On met beaucoup l’accent sur le rendement procuré par les placements et on soulève le fait que le point de pourcentage retranché en vue de rémunérer le conseiller n’en vaut souvent pas le coup. Mais c’est d’abord à la valeur du passage à l’action qu’il faut s’attarder. Si les investisseurs accompagnés par un conseiller sont plus enclins à économiser et à faire face aux imprévus, il me semble qu’ils en sont les premiers gagnants. Les conseillers ont une influence certaine sur la responsabilisation des ­Canadiens quant à leur avenir financier.

Il faut donc les encourager à consulter un conseiller en services financiers tôt dans leur vie active. Comme la promotion de saines habitudes de vie devrait contribuer à limiter les coûts du système de santé, de bonnes habitudes d’épargne et de gestion des finances auront un impact indéniable sur l’autonomie financière.

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­Marie-Claude ­Poulin est directrice, produits d’épargne et de retraite à iA ­Groupe financier.