
La surcharge de travail peut avoir des répercussions importantes sur la santé mentale et physique des employés, engendrant des symptômes tels que la détresse psychologique, l’anxiété, la dépression ainsi que des troubles musculosquelettiques et des maladies cardiovasculaires.
Fait intéressant, la surcharge de travail est estimée à 33 % parmi les employés en 2023, statistique qui demeure stable depuis 2014. Bien que cette stabilité statistique puisse faire croire que les craintes concernant la surcharge sont exagérées, la réalité est plus nuancée. En effet, la mesure de la charge de travail dépasse le simple décompte d’heures travaillées ; elle inclut également des facteurs qualitatifs et émotionnels, comme les interruptions fréquentes, les urgences ou l’intensité émotionnelle liée à certaines tâches.
Qu’est-ce que la charge de travail ?
La charge de travail peut être définie comme la quantité de travail physique et intellectuel qu’un employé peut accomplir sans mettre en péril sa santé ou son efficacité. Il est normal d’avoir une certaine charge de travail, car un niveau minimal d’exigences est nécessaire pour se sentir productif et compétent. De plus, une sous-charge de travail peut être aussi nuisible qu’une surcharge en matière de bien-être des employés. Par conséquent, la gestion de la charge de travail doit viser un équilibre pour rendre le travail agréable et favoriser un sentiment d’accomplissement sain.
La charge de travail se divise en trois dimensions principales :
- La charge prescrite : inclut les attentes et les tâches définies par l’employeur, notamment sur la description de poste ou l’affiche lors de processus de recrutement, qui donnent un cadre aux activités quotidiennes.
- La charge vécue : perception de l’employé face aux exigences de son poste. Une tâche peut sembler simple pour une personne, mais exigeante pour une autre, selon les compétences, les formations reçues, la motivation et d’autres caractéristiques individuelles.
- La charge réelle : les conditions dans lesquelles les tâches sont effectivement réalisées. En d’autres termes, il s’agit de l’ensemble de la charge prescrite, vécue et de toutes les conditions dans lesquelles les tâches sont réalisées. Une tâche qui paraît gérable dans un contexte normal peut devenir insurmontable en cas de stress, de fatigue ou de manque de soutien.
Depuis la pandémie, les charges vécue et réelle ont évolué, notamment en raison de l’essor du télétravail, des transformations profondes des façons de travailler et de la rareté de la main-d’œuvre. Cette évolution explique pourquoi, malgré une stabilité apparente des statistiques, de nombreux employés ressentent une charge de travail élevée. Or, les conséquences négatives d’une surcharge de travail sur la santé des employés peuvent être considérables et durables si elles s’étendent dans le temps.
Des pistes concrètes
La nature subjective de la charge de travail signifie qu’elle se manifeste différemment pour chaque individu. Cela complique sa gestion, dont la responsabilité est partagée entre l’organisation, les gestionnaires et les employés. En ce sens, il est important pour les entreprises de mettre en place des stratégies concrètes pour mieux gérer la charge de travail de leurs employés. En voici quelques-unes :
- Mesurer de manière équilibrée : il est essentiel de ne pas se fier uniquement aux données quantitatives, comme le nombre d’heures travaillées. Il est également important d’intégrer des outils permettant de mesurer la perception des employés pour mieux comprendre leur charge vécue et obtenir une vue d’ensemble plus juste.
- Favoriser l’autonomie et le soutien : l’autonomie dans la gestion des tâches, associée à un soutien social solide, constitue un levier puissant pour réduire le stress lié à une surcharge. Offrir de la flexibilité dans les horaires et l’organisation des tâches tout en assurant un soutien constant contribue à alléger la charge vécue.
- Gérer la qualité des tâches : la surcharge de travail ne se résume pas à une simple accumulation de tâches. Elle comprend également des interruptions fréquentes, des demandes contradictoires et des délais irréalistes. Clarifier les attentes et instaurer des périodes sans interruption pour du travail concentré permet de réduire la pression qualitative et d’améliorer la productivité.
Gérer sa propre charge de travail
Il est crucial pour les employés de communiquer ouvertement sur leur charge de travail à leur supérieur immédiat, de collaborer avec leurs collègues, de s’organiser efficacement et de planifier des pauses. Prendre soin de soi, faire de l’exercice et réserver du temps pour des loisirs sont des stratégies importantes pour maintenir un équilibre sain. Il vaut mieux éviter le pessimisme, la culpabilité ou le multitâche, qui sont des réflexes naturels en période de stress élevé, mais qui peuvent aggraver la situation !
Le centre d’expertise Global-Watch accompagne stratégiquement et outille les leaders et équipes RH dans l’intégration des bonnes pratiques favorisant la santé mentale, la QVT et le bien-être au travail.
• Ce texte a été publié dans l’édition d’avril-mai 2025 du magazine Avantages.
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