Le Mouvement Desjardins a annoncé l’acquisition de la firme de gestion d’actif montréalaise Hexavest.

Dans le cadre de la transaction, la majorité de la trentaine d’employés d’Hexavest seront intégrés à Desjardins Gestion internationale d’actifs (DGIA), a indiqué Nicolas Richard, président et chef de l’exploitation de DGIA en entrevue à Avantages.

La marque Hexavest est désormais la propriété de Desjardins, mais aucune décision n’a encore été prise sur la poursuite de son utilisation dans le marché une fois l’intégration complétée.

Les parties prévoient clôturer la transaction aux alentours du 1er septembre 2021, sujet à certaines conditions de clôture usuelles. L’actuel chef des placements et président du conseil d’administration d’Hexavest, Vital Proulx, accompagnera pour une période minimale de neuf mois l’intégration complète de son équipe au sein de DGIA.

Bien connue des caisses de retraite québécoises, Hexavest, spécialisée dans les actions mondiales et des marchés émergents, sert une cinquantaine de clients essentiellement institutionnels localisés en majorité au Canada, aux États-Unis, en Australie et en Asie. Son actif sous gestion s’élève à environ 5 milliards de dollars. DGIA détient pour sa part un actif sous gestion de 83 G$ et compte quelque 120 employés.

À la croisée des chemins

La décision de vendre Hexavest n’a pas été facile à prendre, confie Vital Proulx, qui a confondé la firme en 2004. Il faut dire que la dernière année a été particulièrement pénible pour le gestionnaire montréalais. « La COVID-19 nous a fait très mal, raconte-t-il. Nous avons subi des vents de face importants en raison de notre style de gestion très défensif. Notre actif sous gestion étant passé de 18 à 5 G$, nous étions à la croisée des chemins. »

Pour pérenniser la philosophie d’investissement d’Hexavest et conserver la majorité des emplois, l’acquisition par un « partenaire solide » comme DGIA était la bonne chose à faire, assure-t-il. Desjardins est d’ailleurs la seule société avec qui Hexavest a eu des discussions sérieuses en vue d’une transaction, précise M. Proulx.

Les équipes d’Hexavest auront désormais accès aux ressources et aux plateformes technologiques de DGIA pour continuer de servir leur clientèle.

Gain d’expertise pour Desjardins

Au-delà de l’acquisition des actifs, la transaction permet à DGIA d’aller chercher une expertise nouvelle, souligne Nicolas Richard. « Alors que DGIA est surtout spécialisée dans les titres à revenu fixe et les actions canadiennes, Hexavest a développé une grande expertise dans la gestion fondamentale et quantitative liée aux actions mondiales et de marchés émergents. Cette complémentarité nous permettra de bonifier notre offre de services. »

Autant Vital Proulx que Nicolas Richard assurent que le service de proximité auquel sont habitués les clients d’Hexavest sera conservé au sein de DGIA, de même que la philosophie d’investissement qui a toujours guidé les gestionnaires de portefeuille de la firme, notamment son approche top-down.

L’acquisition s’inscrit également dans le plan de croissance pancanadien de DGIA, qui cherche à porter son actif sous gestion à 100 G$ d’ici 2024. « Cette transaction nous permet d’accélérer notre plan de croissance dans le marché institutionnel », soutient Nicolas Richard.

La société de gestion de placements Eaton Vance, de Boston, détenait jusqu’ici une participation de 49 % dans Hexavest.