Lors d’une mise à jour de ses résultats au 30 juin 2023, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a indiqué avoir enregistré un rendement moyen de 4,2 %. Ce rendement est en ligne avec son indice de référence qui est de 4,1 %.

Sur cinq et dix ans, le bas de laine des Québécois affiche des rendements de 6,0 % et 7,9 %, respectivement.

Ces deux valeurs sont supérieures aux indices de référence de la Caisse, qui sont de 5,0 % sur cinq ans et de 7,0 % sur 10 ans.

Dans les documents de présentation de la mise à jour de ses résultats financiers déposés mercredi matin, la CDPQ indique qu’au 30 juin 2023, les rendements de ses huit plus grands déposants se situent entre 3,8 % et 5,2 % sur six mois. Sur cinq ans, leurs rendements annualisés varient entre 4,4 % et 6,8 %, et sur dix ans, entre 6,5 % et 8,9 %.

« Depuis trois ans, nous avons fait évoluer notre portefeuille pour continuer d’augmenter notre capacité à faire face à la volatilité des marchés. Dans ce contexte, nous avons généré des rendements qui nous permettent d’assurer la santé financière des régimes de nos déposants », a affirmé Charles Emond, président et chef de la direction de la CDPQ.

M. Emond a ajouté que les investisseurs étaient confrontés à plusieurs signaux contradictoires, tels que la direction de l’inflation, des taux, de l’emploi ou encore des marchés et que cet environnement incitait la Caisse à rester prudente, d’où l’importance de diversifier son portefeuille.

L’actif net de la Caisse a atteint 424 milliards $, en hausse par rapport aux 402 milliards $ du 31 décembre 2022. Le portefeuille d’actions de la Caisse, quant à lui, a enregistré un rendement de 10,6 %, en ligne avec celui de son indice de référence à 10,7 %.

Le rendement des placements privés de la CDPQ se situe à 1,4 %, loin de son indice qui est à 7,2 %.
« Le portefeuille est freiné à court terme par la hausse des coûts de financement, qui influence la performance de certaines sociétés privées », peut-on lire dans un communiqué de la Caisse.
En ce qui concerne les actifs de la Caisse dans le marché immobilier, sur six mois, le rendement du portefeuille s’établit à -1,5 %, comparativement à -4,3 % pour son indice de référence.

« La hausse rapide et significative des taux d’intérêt affecte l’ensemble du marché et de ses secteurs », soulignent les dirigeants de la Caisse dans un communiqué.

Probabilité élevée de récession

Charles Emond a souligné que l’année 2023 est marquée par des signaux contradictoires, « tels que la direction de l’inflation, des taux, de l’emploi ou encore des marchés ». Dans un tel contexte d’incertitude, « la vigilance et la discipline restent de mise ».

Vincent Delisle, premier vice-président et chef des Marchés liquides de la CDPQ, estime à « au-dessus de 50 % » la probabilité d’une récession aux États-Unis au cours de la prochaine année.

Il a ajouté que les nombreux investissements en infrastructures aux États-Unis, grâce notamment à la loi sur la réduction de l’inflation, expliquent pourquoi l’économie américaine résiste actuellement à la hausse des taux d’intérêt.

« Je pense que ça peut réduire un peu les probabilités de récession vis-à-vis les modèles historiques », a ajouté M. Delisle, qui s’est dit « plus optimiste que les modèles les plus pessimistes ».

Certains modèles évaluent à 65 % le risque de récession aux États-Unis dans la prochaine année. « Si une récession est évitée, il faut se demander quel sera le niveau de croissance qu’on aura devant nous. Cette question est importante, autant que s’il va y avoir une récession ou pas », a ajouté Charles Emond.

Le président et chef de la direction de la CDPQ a expliqué que « même si une récession était légèrement évitée, il est fort probable qu’on se retrouve devant un engin de croissance qui est de beaucoup diminué ».

Un « projet historique »

Parmi les grands projets de la Caisse, Charles Emond a souligné la réalisation d’une étape importante dans la concrétisation du Réseau express métropolitain (REM), avec la mise en service, le 31 juillet dernier, de l’antenne Rive-Sud entre la Gare centrale et Brossard.

Lorsqu’un journaliste lui a fait remarquer que le lancement avait été reporté plusieurs fois, Charles Emond a répondu, en anglais, « que ces retards doivent être mis en contexte en comparant avec d’autres projets similaires ailleurs dans le monde ».

Il a notamment fait allusion à des projets de trains à Hawaï, New York et en Californie, qui ne sont pas terminés alors que les premières pelletées de terre ont eu lieu il y a plus de dix ans.

« La vitesse avec laquelle le REM a été construit, cinq ans après la première pelletée de terre, est tout simplement remarquable », s’est défendu le président et chef de la direction de la CDPQ.
Il a par ailleurs qualifié le REM de « projet historique pour le Québec ».