La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a enregistré un rendement de 4,2 % sur les six premiers mois de 2024.
Le bas de laine des Québécois a présenté mercredi une mise à jour de ses résultats pour la première moitié de l’année. Au 30 juin 2024, l’actif net de la CDPQ se chiffrait à 452 milliards $. Il s’agit d’une hausse de 18 milliards $ par rapport à la fin de 2023.
Le président et chef de la direction de la CDPQ s’est montré satisfait des résultats, malgré un rendement plus faible par rapport à son indice de référence qui s’élève à 4,6 %.
« Ce que j’aime de ces résultats, c’est un portefeuille qui est bien diversifié, qui livre ce qui est attendu dans le contexte actuel (…) En bout de ligne, les régimes de nos déposants sont en excellente santé financière », a dit Charles Emond aux médias.
Il décrit l’environnement actuel comme étant caractérisé par une « concentration historique » des gains boursiers « dans une poignée de titres technologiques », par une inflation plus élevée et par une hausse significative et rapide des taux.
Le rendement moyen annualisé sur cinq ans s’est toutefois révélé supérieur à l’indice de référence de la Caisse pour cette période. Il s’est établi à 6 % alors que l’indice est de 5,3 %, ce qui représente près de 14 G$ de valeur ajoutée, avance l’organisation.
Pour la seconde moitié de l’année, la CDPQ surveillera l’économie et l’élection présidentielle aux États-Unis, la volatilité boursière, les probables baisses des taux d’intérêt du côté de la Réserve fédérale américaine ainsi que les tensions géopolitiques qui perdurent et s’accentuent.
Le deuxième semestre a déjà connu son « lot de rebondissements et de volatilité », ce qui « va imposer encore plus une discipline », a soutenu M. Emond.
« Un portefeuille diversifié comme le nôtre permet d’aller chercher de la performance à long terme et de la stabilité, malgré les soubresauts des marchés. C’est une approche qui est adaptée pour répondre aux besoins de nos déposants, une façon moins volatile. Et c’est certainement là-dessus qu’on va continuer de miser », a-t-il indiqué.
Rendement par secteur d’activités
Selon les portefeuilles d’activités de la CDPQ, certains ont été plus performants que d’autres, tels que ceux des infrastructures et des marchés boursiers. Tous deux ont offert des rendements au-dessus de leur indice de référence respectif sur six mois.
Pour les marchés boursiers, le rendement à 13,6 % a été stimulé par l’envolée des grands titres technologiques américains. La performance a aussi été obtenue avec un portefeuille plus diversifié, a mentionné le premier vice-président et chef des marchés liquides, Vincent Delisle.
« Ça démontre également la bonne sélection de titres qui a été effectuée par nos équipes de gestion de portefeuilles », a-t-il ajouté.
À l’inverse, le portefeuille en immobilier continue d’être en difficulté. La Caisse a rapporté un rendement négatif de 3,6 % sur six mois, comparativement à l’indice de référence à -0,9 %.
L’institution attribue notamment cette situation aux difficultés du secteur des bureaux qui n’a pas repris son niveau d’activité prépandémique. La CDPQ a diminué son exposition à ce marché depuis 2020 et s’est davantage tournée vers les immeubles résidentiels et les propriétés du secteur de la logistique.
Ces décisions ont permis d’améliorer l’écart entre l’indice de référence (0,8 %) et le rendement (-0,6 %) sur cinq ans, a souligné M. Emond.
« L’écart à l’indice sur cinq ans s’est réduit de près de 300 points de base en quatre ans. On est sur la bonne voie. Mais ça va être important de regarder notre portefeuille actif par actif, ce qui fonctionne versus ce qui doit être repensé », a expliqué le dirigeant.
L’environnement des taux d’intérêt élevés a aussi continué de peser sur les coûts de financement des immeubles de bureaux, d’après la Caisse.
Quant aux placements privés, ce portefeuille a offert un rendement de 6,9 % sur six mois, en dessous de l’indice de référence (9,6 %). Mais selon M. Emond, la comparaison devient difficile sur une courte période pour ce segment « du fait qu’il est composé à moitié d’indices boursiers qui sont très concentrés ».
Sur cinq ans, le rendement des placements privés s’établit à 14,3 %, supérieur à l’indice de référence (13 %). Selon la Caisse, la performance sur cette période « s’explique entre autres par la bonne sélection des placements directs dans les secteurs des technologies, de la finance et de la consommation ».
M. Emond a par ailleurs affirmé que la CDPQ est en bonne voie d’atteindre son objectif de détenir 100 milliards en actif au Québec d’ici 2026. Une mise à jour à ce sujet sera présentée en février au moment du dévoilement des résultats annuels.