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Le régime de retraite des employés de l’État de New York a annoncé qu’il allait vendre l’ensemble de ses actifs investis dans l’industrie des énergies fossiles d’ici 2040, mais prévoit déjà procéder à un ménage approfondi de ses portefeuilles dans les cinq prochaines années.

Avec ses 226 milliards de dollars américains sous gestion (290 G$ CA) et ses 1,1 millions de participants, le New York State’s pension fund est l’une des plus grandes et plus influentes caisses de retraite aux États-Unis.

Si l’objectif de désinvestissement complet ne sera atteint qu’en 2040, les gestionnaires du fonds prévoient vendre une grande partie des actions détenues dans le secteur des combustibles fossiles d’ici à peine cinq ans, rapporte The New York Times. D’autres sociétés qui n’évoluent pas dans le secteur gazier et pétrolier, mais qui contribuent tout de même aux changements climatiques, pourraient également à terme être radiées des portefeuilles de l’investisseur institutionnel.

Le régime de retraite s’était déjà départi l’année dernière des actions qu’il possédait dans 22 entreprises du secteur du charbon. Les villes de New York, San Francisco, Washington se sont déjà engagées dans des plans de désinvestissement des combustibles fossiles, mais l’engagement de l’État de New York dans une démarche aussi nette est plus significatif, surtout quand l’on considère que l’État du Nord-Est américain abrite Wall Street, la première place financière mondiale.

Plusieurs investisseurs institutionnels européens ont annoncé au cours des derniers mois leur retrait de l’industrie des énergies fossiles. Une telle décision de la part d’un grand régime de retraite américain est plus inusitée, mais elle démontre l’inquiétude croissante des grands détenteurs d’actifs face au risque climatique.

Le contrôleur de l’État de New York, Thomas P. DiNapoli, a indiqué que l’objectif de ce plan de désinvestissement était d’assurer le succès économique à long terme du régime dans un monde qui s’éloigne des énergies fossiles. « Il est essentiel d’investir dans un avenir à faible émission de carbone afin de protéger la valeur du fonds à long terme », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Il a ajouté que les sociétés énergétiques qui ne se remettent pas en question concernant l’exploitation du gaz et du pétrole et qui ne cherchent pas à utiliser leur poids financier pour faire face à la crise climatique ne sont pas de bons investissements à long terme.