La stabilisation de l’inflation et la baisse des taux d’intérêt offriront un environnement plutôt favorable aux investissements en 2025, mais l’incertitude liée à l’élection présidentielle américaine et les divergences des politiques monétaires entre les grandes économies pourraient venir brouiller les cartes, selon les prévisions de Placements Mackenzie.

L’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche risque d’avoir des conséquences importantes pour diverses économies à l’échelle mondiale, en raison de modifications apportées aux droits de douane, aux taux d’imposition, à la déréglementation et à la politique d’immigration aux États-Unis.

« La prochaine administration aux États-Unis devrait potentiellement avoir des conséquences importantes sur les risques géopolitiques et les flux commerciaux, ainsi que sur les perspectives des différentes catégories d’actifs et des différents secteurs. Les décisions en matière de politique pourraient également donner un avantage relatif sur le plan de la croissance pour les États-Unis », estime Steve Locke, chef des placements, Titres à revenu fixe et stratégies multi-actifs, de Placements Mackenzie.

Dans une telle conjoncture, le Canada devra peut-être réduire ses taux plus fortement que les autres pays du G7 pour stimuler l’économie nationale, croient les analystes de Mackenzie. Cela entraînerait toutefois une baisse des taux obligataires canadiens et une dépréciation du dollar canadien par rapport au dollar américain.

Le marché américain encore favorable

Maintenant que l’inflation s’est stabilisée, Placements Mackenzie entrevoit un contexte de placement favorable pour les actions, mais plus nuancé pour les obligations en 2025. Les prévisions positives quant aux bénéfices des sociétés militent en faveur d’une appréciation des actions, malgré les valorisations globalement élevées des actions américaines, qui refroidissent certains investisseurs. L’économie américaine a continué de se démarquer avec une croissance des bénéfices maintenue à un peu plus de 10 %, ce qui a permis aux marchés américains de connaître une « situation optimale », juge le gestionnaire d’actif.

Malgré la concentration du marché boursier américain dans les mégacapitalisations et la forte exposition du secteur de la technologie, le rapport de Mackenzie souligne qu’il existe encore de la valeur dans les actions restantes du S&P 493 et les sociétés américaines à petite et moyenne capitalisation.

« Nous pensons que les taux d’intérêt baisseront plus rapidement dans le reste du monde, ce qui devrait favoriser l’expansion du ratio cours/bénéfice et, par conséquent, générer une hausse du cours des actions dans toutes les régions, y compris le Canada et l’Europe. Grâce au soutien des taux d’intérêt plus faibles, le caractère cyclique constituera un important facteur dans la répartition sectorielle des portefeuilles », soutient Lesley Marks, cheffe des placements, Actions, de Placements Mackenzie.

En revanche, les investisseurs doivent se méfier des risques de volatilité, dans un contexte où l’introduction d’une nouvelle politique liée aux droits de douane et à la délocalisation régionale par la future administration américaine pourrait entraîner une résurgence de l’inflation.

Les investisseurs devront également demeurer attentifs aux divergences entre les politiques monétaires des banques centrales. Placement Mackenzie anticipe que les économies en ralentissement, comme le Canada et l’Union européenne, devraient réduire leur taux directeur plus fortement qu’aux États-Unis.

« Dans la foulée du cycle de réduction des taux en 2024, les taux obligataires canadiens devraient diminuer par rapport aux taux américains, ce qui, selon nous, continuera d’exercer des pressions à la baisse sur le dollar canadien, indique M. Locke. La Banque du Canada pourrait devoir procéder à des réductions de taux plus importantes que celles de la Réserve fédérale américaine pour stimuler la reprise de la demande intérieure et combler l’écart de production. »

Perspectives intéressantes pour les obligations

IG Gestion de patrimoine estime pour sa part que la tendance des taux d’intérêt devrait créer un contexte de titres à revenu fixe attrayant en 2025. Si les taux d’intérêt à court terme continueront probablement de chuter, les taux d’intérêt à long terme devraient eux rester stables, ce qui augure des rendements d’environ 5 % pour les titres à revenu fixe et devrait offrir une protection contre la baisse face aux risques économiques des années à venir.

Du côté des actions, IG prévoit que la croissance se poursuivra l’an prochain et que les portefeuilles axés sur les bénéfices verront probablement une amélioration du rendement des actions individuelles, comparativement au rendement des indices généraux, comme l’indice S&P 500.

« Étant donné le contexte économique des titres à revenu fixe et des actions pour l’année à venir, nous continuons de privilégier la qualité et la sélection tactique, notamment parce que les valorisations se normalisent et que les titres à revenu fixe offrent à nouveau des taux concurrentiels, explique Philip Petursson, stratège en chef des placements à IG Gestion de patrimoine. Il demeure crucial de maintenir un bon équilibre entre les catégories d’actifs, entre les régions géographiques, entre les styles et entre les tailles des placements. »

IG Gestion de patrimoine observe des signes montrant que l’inflation se rapproche de la moyenne sur 100 ans de 3 % et prévoit que les taux directeurs de la Banque du Canada et de la Réserve fédérale américaine s’établiront en moyenne entre 50 et 100 points de base au-dessus de l’inflation.