Dix ans après le début de la crise financière de 2008, la gestion du risque et la sélection des titres se sont « grandement améliorées », selon un sondage publié lundi par CFA Montréal.

Cette enquête d’opinion maison réalisée auprès des membres de l’organsime révèle en effet que neuf répondants sur 10 (91 %) disent avoir constaté « une amélioration marquée pour la gestion du risque » ainsi que « des progrès sur le plan des tendances ESG » (environnemental, social et gouvernance). De même, plus de 85 % considèrent que « des progrès notables ont été enregistrés en matière de processus de sélection des titres.

D’après l’organisme, qui regroupe plus de 2 500 membres et plus de 2 000 candidats, elle montre également que plus des trois quarts (78 %) des sondés jugent aujourd’hui que « les gestionnaires de portefeuilles font preuve d’une plus grande transparence et d’un sens accru de la responsabilité » qu’auparavant.

[bigbox]Peu de risques de crise financière avant 2021

L’étude, à laquelle environ 10 % des membres de CFA Montréal ont répondu, indique que le niveau d’inquiétude des investisseurs face à l’économie actuelle demeure relativement modeste pour 57 % des personnes interrogées, tandis que moins de la moitié d’entre elles envisagent la possibilité de retomber dans une autre crise financière d’ici à 2021. Pour près de la moitié d’entre elles (49 %), les principaux éléments déclencheurs d’un nouveau krach seront l’instabilité et l’incertitude politique ainsi que l’essoufflement du marché haussier enregistré au cours des 10 dernières années.

De leur côté, 49 % des sondés invoquent le « cycle naturel » des crises, et 39 % une bulle boursière ou des guerres tarifaires. Enfin, près des trois quarts (73 %) estiment qu’« une meilleure écoute est accordée aux investisseurs quant à l’aversion ou à la propension au risque ».

À court terme, les membres de l’organisme évaluent que les types de placement les plus à risque au cours des 12 prochains mois seront la dette et les actions des pays émergents (59 %), les obligations à rendement élevé (48 %) et les actions américaines (38 %).

Une industrie mieux encadrée

« Ces résultats confirment que l’industrie du placement a tiré des leçons de la crise financière de 2008, la plus importante des 90 dernières années. Plus de 80 % des répondants constatent des améliorations importantes tant dans la gestion de risque que dans les relations avec leurs clients. Selon eux, une augmentation importante de la réglementation au cours des 10 dernières années a aussi permis de mieux encadrer l’industrie financière et du placement, réduisant ainsi le risque qu’un tel épisode se reproduise avec autant d’ampleur dans l’avenir », analyse Frederick Chenel, le président de CFA Montréal.

[bigbox2]« Une vaste majorité de sondés notent en outre un sens plus accru de responsabilisation de la part des gestionnaires de portefeuilles et cette vigilance des professionnels du secteur est en soi une preuve de leurs efforts à préserver les intérêts supérieurs de leurs clients investisseurs », souligne le dirigeant.

Dans la foulée de cette enquête, CFA Montréal annonce qu’il présentera le 18 septembre une conférence ayant pour thème : 10 ans plus tard : L’évolution de l’industrie de la gestion d’actifs depuis la crise financière. L’événement sera animé par Monique Leroux, présidente du conseil d’administration d’Investissement Québec, administratrice de sociétés, ancienne présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, et il proposera un panel d’experts de la profession.

Le sondage a été réalisé en ligne par l’organisme auprès de ses 2 500 membres entre le 20 août et le 6 septembre, et 227 membres y ont répondu. Sa marge d’erreur maximale est de 6 %, 19 fois sur 20.