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Quatre grands régimes de retraite canadiens maintiennent des participations dans des sociétés actives dans le transport de gaz russe.

Ces quatre régimes de retraite, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, British Columbia Investment Management, et le Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (OMERS), avaient affirmé qu’ils désinvestiraient leurs placements russes à la suite de l’invasion de l’Ukraine.

La Caisse a ainsi vendu ses centaines de millions de dollars d’actions russes dans les jours qui ont précédé l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Or, aujourd’hui, ces quatre grands investisseurs institutionnels détiennent toujours des investissements dans les entreprises de transport de gaz russe, rapporte The Globe and Mail.

La Caisse possède 20 % de Fluxys en Belgique, dont un terminal expédie du gaz naturel liquéfié dans le monde entier.

Le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario détient une participation de 69 % dans Societa Gasdotti Italia, le plus grand réseau de transport de gaz naturel d’Italie.

British Columbia Investment Management détient 32 % d’Open Grid Europe, un réseau de transport de gaz naturel qui achemine 70 % du volume des livraisons de gaz en Allemagne. Et le régime britanno-colombien possède aussi 26 % de Czech Gas Networks, le plus grand réseau de distribution de gaz naturel en République tchèque.

Le Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (OMERS) détient 50 % de Net4Gas, l’opérateur de transport par gazoduc de la République tchèque.

Contactés par The Globe and Mail, les quatre fonds de pension relativisent l’importance de leurs actifs respectifs dans le transport du gaz russe. Certaines entreprises dans lesquelles ils sont investis ne transportent pas seulement du gaz russe mais aussi du gaz provenant d’autres pays. Par ailleurs, ces entreprises peuvent être tenues par contrat de transporter le gaz qui leur parvient, qu’il vienne de Russie ou d’ailleurs.

Cependant, ces investissements pourrait se révéler problématiques, même en dehors de toute considération morale quant au financement de la Russie et de son effort de guerre.

En effet, les sanctions de la communauté internationale contre la Russie pourraient fragiliser la capacité des clients russes à honorer leurs obligations, ce qui mettrait en question la rentabilité de ces investissements. De plus, la transition énergétique menace également cette rentabilité sur le long terme, d’autant que les économies européennes s’accordent désormais pour réduire prioritairement leur dépendance aux énergies fossiles, à commencer par celles provenant de Russie.