Les grandes caisses de retraite américaines retirent des centaines de milliards de dollars des marchés d’actions pour miser sur les obligations et sur les investissements alternatifs.

Malgré le ralentissement global des économies, les marchés boursiers volent de record en record. C’est dans ce contexte que les grandes caisses de retraite américaines choisissent de délaisser cette catégorie d’investissements.

Le phénomène prend une ampleur considérable. Les caisses de retraite retireront environ 325 milliards de dollars US des marchés d’actions cette année, contre 191 milliards de dollars US en 2023, selon Goldman Sachs, rapporte le Wall Street Journal.

À elle seule, CalPERS, la plus grande caisse de retraite publique des États-Unis, prévoit de retirer près de 25 milliards de dollars des marchés d’actions, pour les placer dans le capital-investissement et en dette privée. Les caisses de retraite apprécient ces types de placements qui leur permettent d’atteindre leurs objectifs de rendement, tout en modérant le niveau du risque.

Une fois les actions arrivées à des niveaux record, le risque est grand que leur valeur s’oriente à la baisse. Les caisses de retraite réalisent leurs gains, et transfèrent l’argent vers les placements alternatifs ou dans les obligations.

Or, le souci des caisses de retraite envers le niveau de risque vient de prendre une nouvelle tournure. Les régimes de retraite ont retrouvé des niveaux de capitalisation qui leur permettent de couvrir leurs engagements, alors que cette capacité avait été amoindrie depuis la crise financière de 2008.

Les gestionnaires des caisses de retraite prennent désormais le parti d’investir de manière moins agressive, en allouant de moins en moins d’investissements sur les marchés d’actions. CalPERS vient d’abaisser son allocation aux actions de 42 % à 37 %, et des régimes d’entreprises comme Johnson & Johnson suivent la même tendance, réduisant la part des actions de 62 % en 2022 à 58 % en 2023 pour privilégier les obligations.