Les caisses de retraite manquent-elles des opportunités d’investissement en infrastructures dans les marchés en voie de développement ? C’est en tout cas ce que semble suggérer un récent rapport du Global Infrastructure Hub.
Alors que les investissements privés dans les projets d’infrastructure ont progressé de 8,3 % dans les pays à revenu élevé en 2021, ils ont chuté de 8,8 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Dans ces marchés, les investissements en infrastructures sont en recul depuis maintenant trois ans.
À l’échelle mondiale, on constate donc une stagnation des investissements privés en infrastructure, une situation qui perdure depuis huit ans.
« Comme nous l’avons constaté lors de la pandémie de COVID-19, le manque d’investissement dans une infrastructure suffisante et résiliente rend les gens vulnérables à des soins de santé inadéquats, à une augmentation du chômage, à la pauvreté et à d’autres effets dévastateurs », peut-on lire dans le rapport.
Beaucoup de poudre sèche
Ce manque d’intérêt des investisseurs privés pour les infrastructures étonne le Global Infrastructure Hub, puisque les niveaux de poudre sèche (liquidités) sont en constante augmentation, et que les infrastructures ont démontré qu’elles pouvaient générer des rendements forts intéressants. Dernièrement, les infrastructures ont été moins touchées par la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, souligne l’organisme.
« Les capitaux privés disponibles, mais non investis, ont quadruplé depuis 2010, pour atteindre 298 milliards de dollars américains, soutient Marie Lam-Frendo, chef de la direction du Global Infrastructure Hub. Il est inacceptable que nous n’investissions pas dans des infrastructures dont nous avons grandement besoin alors que nous avons le capital nécessaire, et nous savons que les investissements dans les infrastructures affichent un rendement élevé comparativement aux investissements dans d’autres catégories d’actifs. »
Des infrastructures de plus en plus vertes
Sur une note plus positive, 60 % des investissements privés dans les projets d’infrastructure en 2021 étaient considérés comme « verts », un bilan sans précédent. Les investissements verts sont surtout concentrés dans le secteur des énergies renouvelables. En dehors de ce secteur, les investissements verts demeurent faibles et doivent croître pour atteindre les objectifs climatiques, note le rapport.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas tenir compte de la crise des investissements dans les infrastructures ni de la crise climatique. Grâce à la collaboration des secteurs public et privé, nous pouvons travailler à résoudre ces deux enjeux, affirme Mme Lam-Frendo. La priorité immédiate et absolue de la collectivité des infrastructures est de conjuguer nos efforts et d’activer une augmentation massive des investissements. »