Longtemps hésitants à intégrer des cryptoactifs à leurs portefeuilles, les investisseurs institutionnels semblent plus enclins à aller de l’avant en raison d’une meilleure clarté réglementaire et de nouvelles innovations dans le secteur, selon un sondage de KPMG.
Près de quatre investisseurs institutionnels canadiens sur dix étaient en effet directement ou indirectement exposés à la cryptomonnaie en 2023. Il s’agit d’une progression de 26 % par rapport à 2021.
Un tiers d’entre eux ont dit avoir affecté 10 % ou plus de leurs portefeuilles à des cryptoactifs, contre un cinquième il y a deux ans.
La détention directe des cryptoactifs est la stratégie la plus répandue : 75 % des investisseurs institutionnels qui affirment être exposés à des cryptoactifs les détiennent de manière directe. Il s’agit d’une forte hausse par rapport à 2021, alors que seulement 29 % des répondants disaient privilégier ce type d’exposition.
La moitié des investisseurs institutionnels interrogés disent pour leur part être exposés à des cryptoactifs par le biais de fonds négociés en bourse, de fiducies fermées ou d’autres produits réglementés. L’exposition aux actions publiques liées aux cryptomonnaies (58 %) et l’exposition par l’intermédiaire de produits dérivés (42 %) sont également des stratégies de détention populaires parmi les répondants.
Le quart des investisseurs institutionnels qui détiennent des cryptomonnaies investissent également dans cette catégorie d’actifs à travers des fonds de capital de risque ou des fonds de couverture.
« L’augmentation de la dette des États-Unis, combinée à l’augmentation de l’inflation, a probablement été un catalyseur de la reprise de la crypto en 2023, et il semble que les investisseurs recherchent d’autres catégories d’actifs qui servent de couverture de dépréciation et de réserve de valeur fiable. Les résultats de notre enquête indiquent que les cryptoactifs sont de plus en plus considérés comme une catégorie d’actifs alternatifs d’investissement parmi les investisseurs institutionnels et les organisations de services financiers au Canada », soutient Kunal Bhasin, associé et coleader du groupe Actifs numériques de KPMG au Canada.
Un marché plus mature
Plus des deux tiers (67 %) des investisseurs ont cité l’infrastructure de marché et de garde à maturité comme principale raison de leurs premiers investissements dans les cryptoactifs, comparativement à 14 % en 2021. Plus de la moitié (58 %) ont également fait état d’une solide performance du marché, comparativement à 21 % en 2021.
Au cours des dernières années, le Canada a contribué à créer un environnement réglementaire plus invitant pour les investisseurs, notamment grâce à l’approbation des premiers fonds négociés en Bourse Bitcoin et Ethereum et l’autorisation de stratégies sophistiquées impliquant des produits dérivés et le protocole de jalonnement Ethereum, qui permet aux investisseurs de gagner des revenus passifs en soutenant les opérations nécessaires au bon fonctionnement de la blockchain.
« Un moment charnière pour les cryptoactifs a eu lieu en janvier 2024, lorsque la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis a approuvé les FNB Bitcoin au comptant, affirme Kareem Sadek, leader, Nouveaux risques technologiques et coleader du groupe Actifs numériques de KPMG. Cela a été considéré comme un événement marquant pour de nombreux participants au marché. De nombreux gestionnaires d’actifs traditionnels ayant une solide réputation dans l’industrie des cryptoactifs ont été attirés ». Un FNB Ethereum devrait également être approuvé en 2024, ajoute-t-il.
Le prix du Bitcoin a grimpé de 150 % en 2023 et, jusqu’à maintenant, en 2024, il a augmenté d’environ 50 %.