Le gouverneur de la Banque du Canada a déclaré que la banque centrale freinerait l’inflation si les pressions temporaires sur les prix persistent et semblent plus permanentes.
Tiff Macklem a déclaré que la banque centrale s’attend en grande partie à ce que les prix plus élevés en ce moment soient temporaires et que le taux d’inflation retombe à l’objectif de 2 % de la banque à mesure que l’économie s’ouvrira davantage.
Dans ses perspectives mises à jour cette semaine, l’inflation prévue par la banque centrale dépassera 3 % cette année, et plus de 2 % en 2022 et 2023, avant de revenir à l’objectif en 2024.
Une partie de la pression sur l’inflation est liée à la comparaison des prix actuels avec les plus bas d’il y a un an. Les prix plus élevés de l’essence et une augmentation de la demande des consommateurs jouent également un rôle.
M. Macklem dit que la banque centrale prévoit surveiller de près l’évolution des prix et de ces facteurs sous-jacents au cours des prochains mois.
Dans une entrevue, M. Macklem a déclaré que la banque utiliserait les outils à sa disposition, tels que son taux d’intérêt directeur, pour maîtriser l’inflation si des problèmes temporaires semblaient devenir un problème permanent.
« Alors que nous rouvrons l’économie, il y a des déséquilibres », a-t-il déclaré, ajoutant que « l’offre ne répond pas exactement au même rythme que la demande et vous obtenez donc des mouvements de prix brusques ».
« Nous pensons que ceux-ci sont temporaires, nous pensons qu’ils rentreront dans l’ordre d’eux-mêmes », a déclaré M. Macklem à la Presse Canadienne mercredi après la publication de la mise à jour des perspectives économiques et d’inflation de la banque.
« Mais s’ils ne le font pas, et si nous commençons à penser que l’inflation restera au-dessus de notre fourchette cible, nous avons le mandat, nous avons les outils et nous contrôlerons l’inflation. Nous la ramènerons à la cible. »
M. Macklem n’a pas détaillé les mesures spécifiques que la banque centrale pourrait prendre. Pour l’instant, elle prévoit maintenir son taux directeur à 0,25 %, ce qui est au plus bas qu’il ira, selon M. Macklem, et où il se trouve depuis le début de la pandémie.
La banque a déclaré mercredi que le taux resterait proche de zéro jusqu’à ce qu’elle estime que l’économie s’est suffisamment rétablie pour gérer une hausse des taux, ce qu’elle ne prévoit pas avant le second semestre de l’année prochaine.
Le moment exact est difficile à encercler sur un calendrier, a souligné M. Macklem, notant que certaines personnes sont sans travail depuis des mois et auront besoin de temps pour se reformer ou trouver un nouvel emploi.
« Lorsque nous serons là, nous devrons évaluer ce qui est nécessaire. Une augmentation des taux d’intérêt n’est pas automatique. Nous devrons voir ce qui est nécessaire », a-t-il déclaré. « Mais les Canadiens auront certainement une bonne idée à mesure que nous nous rapprocherons de ce point. »
Après un premier semestre plus faible que prévu, la banque centrale a ramené ses prévisions de croissance pour l’année de 6,5 à 6 %, et a relevé ses perspectives pour l’année prochaine à 4,6 %, en hausse par rapport à ses prévisions précédentes de 3,7 %.
Bien que la trajectoire de la pandémie ajoute de l’incertitude aux perspectives, M. Macklem a déclaré que la banque se sentait plus confiante dans la voie de l’économie en raison des taux de vaccination élevés et des efforts de santé publique pour fournir des vaccins à plus de personnes grâce à des mesures telles que des cliniques mobiles.
« Nous devons continuer sur cette voie », a suggéré M. Macklem. « La clé d’une économie saine, ce sont des citoyens en bonne santé. »