Les taux d’intérêt élevés deviendront la nouvelle norme pour de nombreuses économies à l’échelle mondiale, prévoit Vanguard. Et il s’agit d’une bonne nouvelle pour les investisseurs.
Bien que les baisses des taux directeurs deviendront plus probables dans la seconde moitié de 2024, à mesure que les banques centrales se sentiront plus confiantes quant à l’atteinte des cibles d’inflation, Vanguard est d’avis que le taux d’intérêt neutre (le taux auquel la politique monétaire n’est ni expansionniste, ni restrictive) a augmenté. La nouvelle réalité démographique, la croissance de la productivité et la hausse des déficits budgétaires structurels sont en cause. Le gestionnaire de fonds prévoit donc que les taux directeurs demeureront à des niveaux élevés par rapport à la période qui a suivi la crise financière mondiale.
Si des taux d’intérêt plus élevés poussent les consommateurs et les entreprises à plus de prudence quant à leurs décisions d’emprunt et imposent aux gouvernements une réévaluation des perspectives budgétaires à court terme, ils se révèlent positifs pour les investisseurs à long terme comme les régimes de retraite, car ils créent un terreau fertile pour les rendements ajustés au risque.
« Cette hausse des taux d’intérêt constitue le meilleur changement économique et financier en 20 ans pour les investisseurs à long terme, affirme Joe Davis, économiste en chef mondial de Vanguard. Nous croyons qu’il s’agit d’une tendance à long terme qui ne durera pas seulement des mois, mais bien des années. »
Les vertus des portefeuilles équilibrés
Dans un tel contexte, le traditionnel portefeuille équilibré 60/40 reprend du galon. « Malgré les critiques mal avisées de sceptiques, les arguments en faveur d’un portefeuille équilibré sont solides », affirment les analystes de Vanguard, qui estiment que les détenteurs de portefeuilles 60/40 ayant un horizon à long terme « ont constaté une hausse spectaculaire de la probabilité de dégager un rendement nominal de 7 % ».
La situation est en partie attribuable aux taux d’intérêt élevés, qui ont donné lieu à une hausse substantielle des prévisions de rendement des obligations. Pour les actions, toutefois, les taux d’intérêt élevés font baisser les prix des actifs sur les marchés mondiaux tout en compressant les marges bénéficiaires, car il devient plus coûteux pour les sociétés d’émettre et de refinancer de la dette.
« Il existe un paradoxe puissant dans ce nouveau monde de taux plus élevés — alors que la volatilité à court terme des marchés financiers devrait rester forte, les investisseurs dont les actifs sont bien diversifiés et ayant un horizon à long terme devraient profiter d’un retour aux taux réels positifs », soutient Joe Davis.
Les actions canadiennes plus prometteuses que les actions américaines ?
Sur une période de 10 ans, Vanguard prévoit que les actions canadiennes génèreront un rendement annualisé compris dans une fourchette de 5,3 à 7,3 %, ce qui est supérieur à aux actions américaines (4,2 à 6,2 %).
En revanche, les analystes de Vanguard se montrent plus optimistes envers les obligations américaines (4,8 à 5,8 %) comparativement aux obligations canadiennes (4,3 à 5,3 %).
Les actions mondiales des pays développés devraient quant à eux délivrer des rendements annualisés se situant entre 7,0 et 9,0 %, ce qui est supérieur aux actions des pays émergents (6,6 à 8,6 %). Du côté des obligations mondiales, Vanguard anticipe un rendement annualisé compris entre 4,7 et 5,7 %.