Les marchés boursiers ont connu une croissance phénoménale depuis la crise financière de 2008. Et pourtant, sur la même période, le taux de remplacement du revenu des participants aux régimes d’accumulation de capital n’a cessé de diminuer, a constaté Eckler.

Grâce à son outil de suivi des régimes de capitalisation, la firme de services-conseils a calculé que le taux de remplacement du revenu des participants canadiens de régimes à cotisation déterminée (CD) a reculé de 10 % au cours des 11 dernières années de marché haussier. Ainsi, en décembre 2019, ce taux se situait à 57,9 % chez les hommes et à 56,3 % chez les femmes. Or, à la fin de 2008, en pleine crise financière, ce taux dépassait 65 %. Deux ans plus tôt, en 2006, il franchissait même la barre des 80 %.

« Cela signifie que même des rendements solides constants des marchés boursiers ne sont pas suffisants pour aider les participants à améliorer le revenu qu’ils peuvent s’attendre de recevoir durant la retraite », souligne Eckler.

Pour estimer le taux de remplacement du revenu des participants aux régimes d’accumulation de capital, Eckler suppose que les participants versent des cotisations annuelles équivalentes à un taux de 10 % du salaire à compter de l’âge de 40 ans et qu’ils recevront les prestations maximales de la Sécurité de la vieillesse et du RRQ/RPC. Eckler pose aussi l’hypothèse que les participants utiliseront leur actif accumulé pour souscrire une rente une fois à la retraite.

Des placements trop prudents?

Plusieurs éléments peuvent expliquer la relation inverse entre la performance boursière et le taux de remplacement du revenu des participants. D’une part, les faibles taux d’intérêt et l’augmentation de l’espérance de vie contrebalancent les effets positifs du marché haussier, et d’autre part, les participants adoptent souvent une stratégie de placement trop prudente.

Par exemple, entre septembre 2007 et septembre 2019, une stratégie de placement dynamique dont l’exposition aux actions atteignait 80 % a engendré un taux de remplacement du revenu 5 points de pourcentage plus élevé qu’une stratégie conservatrice dont la répartition en actions était limitée à 30 %.

« À l’avenir, il faudra communiquer avec les participants et leur offrir davantage de soutien afin d’aider à stabiliser le taux de remplacement pour les participants et possiblement l’augmenter », note Eckler.

Comme les participants n’ont pas de contrôle sur la direction prise par les marchés financiers, les promoteurs devraient plutôt les encourager à poser des actions sur les éléments qu’ils sont en mesure de contrôler, notamment le taux de cotisation, l’âge de départ à la retraite et les sommes épargnées à l’extérieur du programme offert par leur employeur.