Comme d’autres pays, la Malaisie avait permis à ses citoyens de piger dans leur épargne-retraite pour faire face au choc économique de la Covid-19… mais elle commence à le regretter.
Quand la Malaisie a dû prendre des mesures sanitaires drastiques pour enrayer la pandémie de Covid-19, son gouvernement a autorisé les participants du principal régime de retraite à retirer des fonds de leur épargne-retraite.
Les citoyens ont abondamment utilisé cette possibilité, indique Pensions & Investments.
Plus du tiers des 14 millions de participants au Fonds de prévoyance des employés (EPF) de la Malaisie ont eu recours à la dernière possibilité de retirer de l’argent pour cause de difficultés financières. Ce sont 9,5 milliards de dollars US qui sont ainsi sortis des causses du régime de retraite à cotisations déterminées. À partir du 30 avril, il ne sera plus possible d’effectuer de tels retraits.
Au total, ce sont 44 % des 11,95 millions de participants éligibles à un retrait pour cause de difficultés financières, qui ont saisi cette possibilité. Cette facilité de retrait aura conduit jusqu’à présent à une fuite de 33 milliards de dollars US, diminuant de 14 % le montant de l’épargne-retraite détenue dans l’EPF.
Le succès de cette mesure menace désormais la viabilité du régime de retraite. Une majorité des participants ne dispose plus de montants suffisants pour éviter la pauvreté quand il seront à la retraite.
Le gouvernement de la Malaisie appelle maintenant les citoyens « à tenir compte de leur sécurité de revenu à long terme et à ne retirer leur épargne que si c’est absolument nécessaire, et à utiliser l’argent avec sagesse et à des fins appropriées ».
Or, un cinquième des retraits ont été utilisés à d’autres besoins que ceux identifiés comme étant des urgences financières, comme financer l’éducation des enfants, des investissements financiers, et des dépenses non essentielles.