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Les caisses de retraite canadiennes pourraient commencer à se couvrir contre le risque de change pesant sur le dollar américain. Cette première aurait des conséquences importantes.

Les incertitudes qui se succèdent sur le plan économique et géopolitique aux États-Unis depuis le début de l’année pourraient conduire les caisses de retraite canadiennes à se protéger contre le risque de change lié à leur exposition au marché américain.

C’est le statut de valeur refuge du dollar américain qui est désormais menacé, d’autant que les pertes sur les marchés américains sont désormais accrues par la dépréciation du billet vert. Dans le passé, la corrélation négative entre les deux était un facteur de protection pour les avoirs investis aux États-Unis.

Malgré des taux d’intérêt supérieurs aux États-Unis – 4,5 % contre 2,75 % au Canada -, les investisseurs à long terme pourraient commencer à considérer le dollar américain comme une devise moins sûre, ou se sentir soudainement surexposés au dollar américain.

Les cinq grandes caisses de retraite canadiennes détiennent présentement 1 100 milliards de dollars dans des actifs étrangers, dont 900 milliards de dollars qui ne sont pas couverts – ce montant incluant les actifs américains -, rapporte le Financial Post.

Les caisses de retraite canadiennes ont la possibilité de convertir ces avoirs étrangers en actifs canadiens, ce qui améliorerait la valorisation du marché canadien, et cela soutiendrait le dollar canadien.

Il suffirait qu’une petite partie des 900 milliards de dollars soit transférée vers des actifs canadiens pour entraîner des conséquences considérables. En effet, si 100 milliards de dollars étaient réinvestis au Canada, ce serait déjà significatif, à la fois sur les valorisations des actifs canadiens et sur la vigueur du huard. La monnaie canadienne serait poussée vers le haut, alors qu’elle se situe à son plus bas depuis près de dix ans.