Si le design d’un régime de retraite a deux objectifs – abordabilité et sécurité financière –, il faut deux solutions pour les atteindre.

C’est le constat de Keith Ambachtsheer, directeur émérite du Rotman International Centre for Pension Management de l’Université de Toronto, dans son nouveau livre intitulé The Future of Pension Management.

Dans le cadre d’une présentation lors de la conférence annuelle du CFA Institute, tenue cette semaine à Montréal, M. Ambachtsheer a affirmé qu’il fallait sortir des sentiers battus pour hausser la barre en matière de gestion des régimes de retraite d’employeur.

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Selon lui, on avait tendance à sous-estimer le taux nécessaire de composition des rendements pour rendre un régime abordable. On s’est plutôt concentré sur la sécurité des prestations.

« Le régime a deux buts, abordabilité et sécurité financière, et il faut un outil pour chaque objectif, dit-il. Or, nous avons essayé de faire les deux choses avec un seul instrument. »

Ainsi, dans un régime de type prestations cibles, on aurait un outil d’investissement axé sur la création de valeur à long terme et l’autre pour la sécurité des revenus à court terme.

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Jusqu’à un certain âge, toutes les cotisations seraient réparties à la création de valeur. Ensuite, il y aurait une transition graduelle vers un programme de sécurité financière.

Ce serait un peu comme un fonds à date cible, mais avec un élément « revenu de vie », a précisé Keith Ambachtsheer, en ajoutant qu’on pourrait mettre en place un programme par défaut. « Les participants aiment tout de même pouvoir faire quelques choix. L’âge de la retraite en est un bon exemple. »

M. Ambachtsheer s’est également penché sur la notion de revenus adéquats à la retraite. « La règle de pouce veut un taux de remplacement de 70 %, mais il y a des recherches démontrant que pour beaucoup de personnes à revenu moyen, il serait plutôt question de 50 %, a-t-il dit. Une différence importante : c’est bien plus facile, sur le plan des finances, de viser 50 % que 70 %. »

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