Le plus important investisseur institutionnel canadien joint sa voix à ceux qui s’opposent à la réélection de Pierre Beaudoin à la tête du conseil d’administration de Bombardier ainsi qu’à la politique de rémunération des patrons de l’entreprise.

À la veille de l’assemblée annuelle de l’avionneur, mercredi, l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC) a fait savoir qu’il imitait la Caisse de dépôt et placement du Québec, le Fonds de solidarité FTQ, le Régime de retraite des enseignants de l’Ontario (Teachers) ainsi que la corporation d’investissement et de gestion de la Colombie-Britannique.

En date du 31 mars 2016, l’OIRPC – qui avait voté en faveur de la politique de rémunération ainsi que pour la réélection de M. Beaudoin l’an dernier – détenait 8,3 millions d’actions de Bombardier.

L’Office s’abstiendra également de voter pour la réélection de l’ex-chef de la direction financière de Google Patrick Pichette ainsi que Vikram Pandit, un ancien grand patron de la Citigroup.

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En raison de la pression populaire, Bombardier avait repoussé d’un an, soit jusqu’en 2020, certains paiements qui devaient être versés à compter de 2019 à ses six plus hauts dirigeants. Initialement, la rémunération globale de ceux-ci devait totaliser 32,6 M$, ce qui représentait une augmentation de 50 % sur un an.

En dépit du front commun des investisseurs institutionnels, l’entreprise a indiqué que M. Beaudoin était toujours candidat à sa réélection. Grâce aux actions à droit de vote multiple, la famille Beaudoin-Bombardier contrôle 53,23 % des droits de vote.

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L’an dernier, la résolution consultative non contraignante sur l’approche de l’entreprise en matière de rémunération des membres de la haute direction avait été appuyée dans une proportion de 96,06 pour cent par les actionnaires.

Dans une lettre publiée sur son site internet en vue de l’assemblée annuelle de Bombardier, qui se tiendra jeudi à Dorval, la Caisse affirme que les décisions du conseil d’administration sur la rémunération de la haute direction «ne sont pas à la hauteur des normes de gouvernance et de responsabilité nécessaires envers les parties prenantes ».

« Nous croyons que le conseil doit mieux évaluer et mieux équilibrer les différents intérêts de ses parties prenantes. Afin de permettre au conseil de jouer ce rôle crucial et ainsi, de se diriger vers une amélioration claire de la gouvernance de la société, nous sommes d’avis que le conseil de Bombardier devrait être dirigé par un administrateur complètement indépendant », écrit la première vice-présidente aux affaires juridiques de la Caisse, Kim Thomassin.

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