Selon une étude de BMO Groupe financier réalisée en 2014, seulement 28 % des investisseurs affirment être toujours capable de maîtriser leurs émotions lorsqu’ils prennent des décisions concernant leurs placements.

«  Nos émotions peuvent souvent nuire à notre jugement. La clé du succès pour un investisseur consiste à être conscient de ce qu’il fait lorsqu’il prend une décision et à comprendre ce que devrait être sa tolérance au risque  », souligne Sylvain Brisebois, directeur régional à BMO Nesbitt Burns, qui soutient par ailleurs que la confiance et la tolérance au risque sont deux concepts qui ne sont pas forcément liés.

Les biais émotifs engendrent souvent un optimisme trop grand lorsque les marchés se portent bien, et un pessimisme excessif quand le contexte économique est plus défavorable. «  Les gens vont alors prendre des décisions d’investissements à l’inverse de celles qui devraient être prises  », explique M. Brisebois.

Or, dans un contexte où les régimes de retraite à prestations déterminées cèdent du terrain face aux régimes à cotisation déterminée, les participants sont de plus en plus nombreux à devoir eux-mêmes prendre les décisions concernant leurs placements. Les risques de biais comportementaux sont ainsi transférés du comité de retraite aux employés, qui sont souvent moins bien outillés pour y faire face. Selon Sylvain Brisebois, offrir la possibilité à ses employés de rencontrer un conseiller financier est le moyen le plus efficace pour les aider à faire des choix plus rationnels qu’émotifs. «  Même si les conseillers sont eux aussi des humains, ils sont généralement moins affectés par les biais comportementaux parce qu’ils ont un détachement plus grand par rapport aux décisions prises  », note-t-il.

Si l’accès à un conseiller n’est pas une solution envisageable, notamment pour les petits régimes, les fonds cycle de vie, où la répartition de l’actif est gérée automatiquement, représentent une alternative intéressante qui a l’avantage de minimiser les décisions à prendre pour les participants, et par conséquent, les risques d’exposition à des biais comportementaux. «  Cela dit, dans un monde idéal, la date de départ à la retraite ne devrait pas être le seul élément à prendre en considération dans l’élaboration d’une stratégie de placements  », précise-t-il.

Les participants se sentent également plus en confiance lorsqu’ils font face à une offre de placements restreinte. «  Ils savent qu’il y a eu une présélection de fonds effectuée par des professionnels, ce qui peut contribuer à réduire leur angoisse  », mentionne M. Brisebois. Élaborer une bonne offre de placements, à la fois diversifiée et circonscrite, est donc une voie à ne pas négliger pour soutenir les participants.

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