Le Canada a été exclu du top 10 des pays qui possèdent les systèmes de retraite les plus viables au monde, selon l’enquête annuelle Mercer Melbourne.

Avec sa note globale de 66,8, le Canada a conservé sa cote B, mais a glissé de trois places au classement par rapport à l’année dernière, passant de la 8e à la 11e place.

« Le changement récent au Canada pour maintenir l’âge d’admissibilité à la Pension de la sécurité de la vieillesse à 65 ans plutôt que de l’augmenter graduellement à 67 ans a entraîné une légère baisse de notre cote de viabilité », explique F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer Canada.

Cependant, l’indice ne tient pas encore compte de l’amélioration apportée au Régime de pensions du Canada, puisque les augmentations progressives des cotisations ne commenceront pas avant 2019. « Entièrement capitalisée, l’amélioration à venir au Régime de pensions du Canada devrait contribuer à augmenter la cote globale du Canada au cours des années à venir. Nous espérons que le Québec annoncera bientôt une amélioration semblable au Régime de rentes du Québec », ajoute M. Tremblay.

Mercer estime que le déficit d’épargne-retraite au Canada atteint actuellement près de trois mille milliards de dollars. « Les gouvernements et les employeurs doivent prendre des mesures audacieuses pour combler le déficit », poursuit-il.

Le Danemark toujours en tête

Pour une sixième année consécutive, le Danemark est demeuré en tête du classement avec une cote globale de 78,9, tout juste devant les Pays-Bas (78,8) et l’Australie (77,1).

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À l’autre bout du spectre, les systèmes de retraite de plusieurs pays développés tels que le Japon, l’Autriche, l’Italie et la France « ne s’appuient pas sur des modèles fiables qui protégeront les générations actuelles et futures dans leurs vieux jours ».

« À l’échelle internationale, l’augmentation de l’espérance de vie et le faible rendement des placements ont d’importantes répercussions à long terme sur la capacité de nombreux systèmes à verser des prestations de retraite adéquates, à l’heure actuelle et à l’avenir, indique Jacques Goulet, président des domaines Santé et Avoirs chez Mercer. Cette situation a attiré l’attention des décideurs sur l’importance grandissante des enjeux d’équité intergénérationnelle. »

L’indice mondial Mercer Melbourne, qui en est à sa neuvième édition, mesure la viabilité des systèmes de retraite de 30 pays couvrant 60 % de la population mondiale.

Portrait sombre pour les futurs retraités

Le rétrécissement des régimes publics de retraite, conjugué au vieillissement de la population, pèsera lourdement sur la qualité de vie des générations nées à partir des années 1960, conclut par ailleurs un rapport de l’OCDE.

« Les facteurs de risque pouvant conduire à une hausse des inégalités parmi les futurs retraités ne cessent de s’accumuler dans plusieurs pays », peut-on y lire. Des inégalités dans différents domaines, comme l’emploi, l’éducation et la santé, obscurcissent les perspectives des futurs retraités, rapporte Le Devoir

Au Canada, le rapport constate que l’épargne privée volontaire, comme les REER, occupe une place beaucoup plus importante dans le revenu des retraités qu’ailleurs dans le monde. Or, ce sont surtout les plus riches qui y ont recours.

Comme le pays arrive bien en dessous de la moyenne mondiale en ce qui concerne le taux de remplacement maximal du revenu assuré par ses régimes de retraite publics, l’OCDE se réjouit de la récente décision du Canada de bonifier le RPC.

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