
Les investisseurs institutionnels canadiens ayant des placements aux États-Unis sont confrontés à l’impact de la volatilité des devises.
Les régimes de retraite canadiens sont confrontés à un contexte risqué en 2025 en ce qui concerne les fluctuations monétaires entre le dollar canadien et le dollar américain.
Les détenteurs d’actifs ayant accès à des investissements américains achètent généralement des actifs non couverts pendant les périodes d’aversion au risque, dans l’espoir que le dollar américain s’apprécie et fournisse une compensation naturelle, explique Etienne Bordeleau, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Ninepoint Partners.
Cependant, cette stratégie n’a pas fonctionné après le 2 avril 2025, également surnommé « Jour de la libération » par le président américain Donald Trump, date à laquelle il a officialisé une politique tarifaire générale.
« Pendant les périodes de risque sur les marchés, les taux d’intérêt aux États-Unis augmentaient et le dollar baissait, ce qui était très inhabituel. En général, nous ne voyons pas cela se produire et les actifs à risque baissaient généralement après le Jour de la libération, tout comme le dollar américain. »
Dans le cadre de la dernière saison de publication des résultats financiers, l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC) et La Caisse ont tous deux reconnu les inconvénients de leurs rendements liés à la dépréciation du dollar américain dans un contexte d’incertitude liée aux droits de douane.
« Au cours du premier semestre, l’exposition du portefeuille aux devises étrangères a eu un impact négatif sur la performance globale, principalement en raison de la forte dépréciation du dollar américain », a déclaré La Caisse, précisant qu’elle avait procédé à une couverture partielle pour compenser l’impact négatif sur son résultat net.
L’OIRPC a déclaré que les fluctuations des taux de change peuvent avoir une incidence sur les rendements à court terme, mais que le maintien d’une composition monétaire mondiale bien diversifiée contribuera à atténuer la volatilité globale des rendements à plus long terme.
Un rapport récent d’Invesco indique que le dollar américain s’est affaibli plus rapidement que prévu et que, malgré une consolidation à court terme, il pourrait continuer à s’affaiblir jusqu’en 2026.
Dans son rapport sur l’indice des pensions du deuxième trimestre, Normandin Beaudry a souligné l’écart entre les taux d’intérêt au Canada et aux États-Unis, qui a contribué à des coûts relativement élevés pour se couvrir contre les fluctuations du dollar américain par rapport au dollar canadien.
« Ce qui se passe aux États-Unis remodèle fondamentalement le rôle du dollar à l’échelle mondiale et nous devons nous attendre à ce que les rebonds soient vendus et à ce que la tendance soit à la baisse du dollar, ce qui aura des répercussions à long ou à moyen terme sur le rendement des actifs non couverts aux États-Unis », explique M. Bordeleau.
Ce texte a été publié initialement sur Benefits Canada.