Faute d’épargne-retraite suffisante, près de la moitié des employés canadiens devront travailler plus longtemps que ce qu’ils avaient envisagé il y a cinq ans, révèle le sondage 2017 de l’Association canadienne de la paie.

Ce constat est corroboré par un autre résultat indiquant que 74 % des Canadiens (et 73 % des Québécois) ont épargné seulement le quart ou moins de leur objectif d’épargne-retraite. Plus inquiétant encore, 47 % des répondants de 50 ans et plus avouent ne pas encore avoir épargné le quart des fonds nécessaires.

Il faut dire que les objectifs d’épargne sont ambitieux : 46% des Canadiens estiment avoir besoin de se constituer un pécule d’au moins un million de dollars pour assurer leur retraite. Les Québécois sont plus modestes et ne sont que 30% à juger qu’ils doivent accumuler un tel montant.

Malgré tout, les épargnants ont une idée assez précise du moment où ils pourront partir à la retraite. Seulement 16 % des travailleurs québécois, comparativement à 24 % des travailleurs canadiens, déplorent ne pas avoir fixé d’âge de départ à cause d’un manque d’épargne. Pour 18 % des Québécois, le prolongement de la vie professionnelle est principalement dû à des rendements sur les placements plus faibles qu’anticipés.

En moyenne, l’âge visé pour la retraite au Canada est de 61ans.

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Des dépenses qui laissent peu de place à l’épargne

Le sondage montre qu’à l’échelle nationale, 41 % des employés dépensent la totalité de leur paie nette, voire davantage. Les travailleurs québécois s’en sortent toutefois un peu mieux (30%). La principale cause invoquée pour justifier l’augmentation des dépenses est la hausse du coût de la vie.

En conséquence, 39 % des Québécois épargnent 5 % ou moins de leurs revenus. Un certain nombre d’employés (22 %) ont tellement les mains liées financièrement qu’ils seraient incapables de trouver 2000 $ en un mois pour faire face à une urgence.

Encore une fois, le portrait est un peu moins sombre au Québec : seulement 34 % des travailleurs de la province indiquent vivre d’un chèque de paie à l’autre, contre 47 % à l’échelle nationale.

« Même si les Québécois s’en tirent mieux sous plusieurs aspects, il reste important de dépenser moins et d’épargner davantage tous les jours, en prévision des urgences et de la retraite, » explique Janice MacLellan, vice-présidente des opérations à l’Association canadienne de la paie.

Pour ce faire, l’organisme recommande aux employeurs d’encourager leurs employés à « se payer d’abord » grâce à une retenue automatique de 10 % sur la paie. L’argent est ainsi détourné vers un compte d’épargne ou de retraite avant même que la tentation de le dépenser ne se fasse sentir.

Le sondage a été réalisé du 27 juin au 5 août auprès de 4766 employés canadiens de différentes régions et secteurs d’activité.

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