Le marché des rentes collectives a poursuivi sa croissance en 2017, alors qu’une centaine de transactions ont été conclues par des régimes de retraite à prestations déterminées canadiens. Et tout indique que ce rythme soutenu se maintiendra en 2018.

Le volume de souscriptions de rentes a continué de croître pour une cinquième année consécutive, atteignant un total de 3,7 milliards de dollars, selon un rapport de Willis Towers Watson. En 2016, les ventes de rentes collectives avaient totalisé 2,7 G$, soit un milliard de dollars de moins qu’en 2017.

Les rentes sans rachat des engagement (buy-in) ont été plus populaires l’année dernière, leur valeur ayant atteinte 2,1 G$. Les rentes avec rachat des engagements (buy-out) ont pour leur part totalisé 1,6 G$.

Plusieurs grosses transactions ont eu lieu en 2017. En janvier, Loblaw a par exemple souscrit des rentes indexées de 350 M$ avec rachat des engagements auprès de Sun Life et de BMO Assurance. En mars, la plus importante souscription de rentes au Canada a été conclue, alors que le régime de retraite d’une grande entreprise, qui n’a pas été dévoilée, a acheté pour 900 M$ de rentes de type « buy-in ». Trois assureurs ont participé à l’opération : Canada-Vie, RBC Assurances et Sun Life.

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Payer le juste prix

L’Institut canadien des actuaires (ICA) détermine régulièrement un taux d’actualisation recommandé pour les achats de rentes collectives. Au 31 décembre 2017, celui-ci se situait à 3,02 %. Selon les données de Willis Towers Watson, la plupart des transactions conclues l’année dernière ne se sont pas écartées de plus de 2 % du taux recommandé. Dans certains cas, les taux réels ont toutefois été de 3 ou 4 % inférieurs aux taux recommandés en raison des « occasions qui s’offraient ».

Le taux d’actualisation de l’ICA est un bon outil de référence pour les régimes, mais différents facteurs peuvent influer sur la tarification réelle, notamment la concurrence sur le marché des rentes collectives, la taille de la transaction, le profil des participants ainsi que les caractéristiques et la complexité des régimes.

« Il importe que les promoteurs de régimes tiennent compte de ces facteurs au moment d’établir leur stratégie de souscription de rentes, et qu’ils estiment les répercussions financières éventuelles de ces transactions », note Willis Towers Watson.

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Une autre année record en 2018?

Les bons rendements boursiers des derniers mois et la hausse des taux d’intérêt ont permis à de nombreux régimes de se rapprocher d’une pleine capitalisation. En conséquence, plusieurs promoteurs pourraient se montrer intéressés à comprendre les mécanismes de souscription de rentes et voir si une telle solution pourrait leur convenir, y compris ceux de régimes de petite taille, estime Willis Towers Watson.

À mesure que la situation financière des régimes s’améliore, les promoteurs seront en effet de plus en plus nombreux à envisager la souscription de rentes pour réduire la taille des engagements, garantir la pleine capitalisation de leurs régimes et éviter d’accumuler des excédents.

« Si l’on se fie aux premiers mois, 2018 devrait être marquée par un nombre élevé de transactions et par quelques partenariats novateurs nous permettant d’établir de nouveaux records », soutient la firme.

Pour être en mesure de passer à l’action au bon moment, les régimes doivent s’assurer de surveiller attentivement les principaux paramètres financiers de leur régime. « Il faut aussi bien planifier et communiquer avec les assureurs le plus tôt possible pour retenir leur intérêt et profiter des occasions », conseille le rapport.

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