Les rendements négatifs enregistrés depuis le début de l’année ne doivent pas occulter les opportunités de placement, ni la santé financière à long terme des régimes de retraite.
Les investissements des fonds de pension ont généré leurs pires rendements depuis la crise financière de 2008-2009. Mais si il existe des motifs d’inquiétude, il ne faut pas céder à la panique.
Les régimes de retraites publics américains ont subi une perte médiane de 7,9 % au cours de l’exercice clos le 30 juin 2022, rapporte le Wall Street Journal.
La plupart des pertes sont survenues au cours du deuxième trimestre 2022. Et elles étaient difficilement évitables: les actions comme les obligations ont plongé. Ces dernières n’ont donc pas pu couvrir le risque lié aux investissements en actions.
Les pertes engendrées pourraient signifier une hausse à venir des cotisations de retraite. C’est que les fonds de pension publics ont perdu des centaines de milliards de dollars… dont certains, sous-financés, ont besoin pour couvrir les prestations futures.
Cependant, tous ne sont pas logés à la même enseigne. les plus grands fonds de pension publics obtiennent de meilleurs rendements que les plus petits. La perte médiane est limitée à -5,1 % cette année pour les fonds gérant plus de cinq milliards de dollars US, alors qu’elle atteint -6,6 % pour les fonds gérant plus d’un milliard de dollars US.
La recette des grands fonds semble résider dans leur capacité à investir dans les placements alternatifs, certains ayant déposé plus de 20 % de leurs actifs dans ces investissements. Ainsi, derrière une perte affichée de -6,1 % pour l’exercice clos le 30 juin, le California Public Employees’ Retirement System (Calpers), a obtenu un rendement de 21,3 % sur le capital-investissement et un rendement de 24,1 % sur l’immobilier.
De son côté, le fonds de pension du comté de Los Angeles a gagné 3,2 % sur les investissements dans les infrastructures cotés en bourse, et même 17,3 % sur les investissements en ressources naturelles et en matières premières cotés en bourse. Ces placements ont bénéficié du contexte d’inflation élevée.
Cela montre que, même si les marchés d’actions et le marché obligataire s’affaissent, il reste des domaines capables de soutenir les rendements des fonds de pension.
Surtout, les pertes enregistrées jusque là ne remettent pas en question les objectifs de long terme de la plupart des fonds de pension publics américains. Même une année supplémentaire de piètres rendements n’effacerait pas tous les gains accumulés depuis plusieurs années.