La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) se contente de trop peu en matière de rendement, avance une étude de HEC Montréal.

La Caisse a une faible capacité à générer du rendement depuis la crise financière de 2008, affirme une étude du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal.

Certes, la Caisse parvient à obtenir des performances suffisantes pour que les déposants soient en mesure d’assumer leurs obligations financières à court et à long terme.

Mais, de 2008 à 2014, « les gestionnaires de la CDPQ ne sont pas parvenus à se démarquer significativement de leurs indices de référence, ce qui signifie que les déposants ont obtenu un rendement à peu près équivalent à celui obtenu sur les marchés », pointe l’étude.

Et depuis 2014, la Caisse a bel et bien réussi à se démarquer, mais cela s’est fait « au prix d’une augmentation importante de ses charges d’opération, et en misant essentiellement sur le rendement du portefeuille de placements privés, des investissements pour lesquels la mesure du rendement est approximative et dont la rigueur reste à démontrer », regrette l’étude de HEC Montréal.

Cette mesure du rendement est basée sur la performance moyenne des marchés où la Caisse est présente. Mais « la CDPQ ignore sciemment des stratégies de placement alternatives susceptibles de produire de meilleurs rendements », affirment les auteurs de l’étude.

Les chercheurs s’appuient sur une comparaison avec l’ Office d’investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC), qui « utilise un indice de référence représentant une stratégie de placement passive sur les marchés obligataires et boursiers, stratégie qui implique une certaine prise de risque mais qui s’avère aisément reproductible et ce, à faible coût. »

À partir de ce comparatif, les auteurs de l’étude concluent que la gestion active de la Caisse n’est jamais parvenue à surclasser le rendement théoriquement associé à la stratégie passive propre à l’indice de l’OIRPC. Sur les 12 années qui ont suivi la crise financière de 2008, le rendement du RRQ géré par la Caisse a obtenu 4 % de moins que l’indice passif de l’OIRPC, tandis que ce dernier a fait 4 % de plus, selon l’étude.

La Caisse réagit

La Caisse a répondu le jour même aux conclusions de l’étude de HEC Montréal, en qualifiant certaines affirmations d’« erronées ».

L’institution rappelle qu’elle adhère aux normes GIPS, les plus élevées termes de transparence et de divulgation des rendements dans l’industrie, et qu’elle est le seul des huit grands fonds au Canada à le faire.

Par ailleurs, la Caisse souligne que ses déposants maintiennent un un niveau de risque largement inférieur à celui de l’indice passif du RPC basé sur une répartition de 85 % d’actions et 15 % d’obligations.

La Caisse défend sa politique d’investissements en placements privés, qui lui apporte du risque. La valeur de ces placements n’est pas approximative, comme le suggère l’étude, soutient la Caisse. « Rien n’est plus faux », martèle l’institution par communiqué.