Les régimes de retraite à prestations déterminées canadiens ont dégagé un rendement à peine positif au troisième trimestre, alors que les interventions énergiques des banques centrales et les perspectives économiques incertaines compliquent grandement la chasse aux rendements.

Les régimes ont enregistré un gain de 0,5 % pour le trimestre qui s’est terminé le 30 septembre, selon l’univers des régimes de retraite de RBC Services aux investisseurs et de trésorerie. Le bilan annuel est toutefois bien pire : -13,7 % à ce jour.

« Les régimes de retraite ont bénéficié d’un répit temporaire en juillet, lorsque les marchés mondiaux ont fortement remonté, analyse Niki Zaphiratos, première directrice générale, propriétaires d’actifs à RBC Services aux investisseurs et de trésorerie. Ce changement plutôt éphémère du climat sur les marchés reposait principalement sur l’hypothèse que les mesures prises par les banques centrales contribueraient à juguler les tensions inflationnistes. Des pertes ont ensuite été enregistrées pendant le reste du trimestre, principalement en raison des craintes que les banques centrales ne prennent de nouvelles mesures énergiques. »

Les actions canadiennes détenues par les régimes PD ont reculé de 1,2 % au cours du trimestre, résultat légèrement supérieur au rendement de -1,4 % de l’indice composé TSX pour cette période. Depuis le début de l’année, les actions canadiennes ont dépassé leurs homologues mondiales en raison d’une forte proportion de titres du secteur de l’énergie, et elles forment la catégorie d’actifs la plus rentable (-8,8 %) au sein de l’univers des pairs.

Les actions étrangères ont pour leur part enregistré un rendement de -1,1 %, soit un peu moins que l’indice MSCI Monde, dont le rendement a été de -0,1 %. Les actions de croissance ont nettement surclassé les actions de valeur en juillet, mais n’ont que légèrement surpassé ces dernières à la fin du trimestre. Les régimes de retraite dont les placements en dollars américains ne sont pas couverts ont profité de l’appréciation rapide de cette devise par rapport aux autres grandes monnaies, sous l’effet de l’afflux d’investisseurs vers ce refuge.

Enfin, les titres à revenu fixe ont affiché un rendement de 1,1 % pour le trimestre, mais ont perdu 17,5 % depuis le début de l’année. L’indice des obligations universelles FTSE Canada a quant à lui gagné 0,5 % au troisième trimestre, contre une chute de 5,7 % au deuxième trimestre. Les banques centrales du monde entier continuant de relever énergiquement les taux d’intérêt à court terme pour juguler l’inflation, les obligations à long terme ont surclassé leurs homologues à court terme pendant le trimestre. Toutefois, le contraire s’est produit depuis le début de l’année : le rendement des obligations à court terme a atteint -4,7 % et celui des obligations à long terme, -21,0 %.

« À l’approche de la fin de l’année, nous sommes confrontés à diverses difficultés, soutient Niki Zaphiratos : l’apparition de nouveaux variants de la COVID-19, la crainte de relèvements plus audacieux des taux d’intérêt par les banques centrales et d’un resserrement quantitatif pour lutter contre une inflation mondiale plus forte et plus persistante, ainsi que les répercussions de la guerre opposant la Russie à l’Ukraine et des tensions entre les États-Unis et la Chine. L’incertitude économique demeure élevée et les gestionnaires de régimes de retraite se préparent à une volatilité constante des marchés, qui ne cessent de subir le poids de toutes ces pressions. »