Les liquidités des caisses de retraite gouvernementales américaines sont à leur plus bas depuis la crise financière de 2008.

Au 30 juin, les liquidités représentaient 1,9 % des actifs des caisses de retraite des États et des collectivités locales, et 1,7 % des actifs des caisses de retraite des entreprises, selon un aperçu annuel du service de comparaison de l’univers de Wilshire Trust, cité par le Wall Street Journal.

Ces chiffres sont bien inférieurs aux moyennes constatées sur 15 ans, qui s’élèvent respectivement à 2,45 % pour les caisses de retraite publiques, et à 2,07 % pour les caisses de retraite d’entreprises.

Le niveau de liquidités est même inférieur à celui observé en 2008, quand certaines caisses de retraite ont dû vendre tout ce qu’elles pouvaient pour payer les prestations pendant la crise financière.

Une part aussi faible de liquidités s’explique par la tendance qu’ont eu les gestionnaires d’actifs à se tourner vers les marchés privés, peu ou pas liquides, afin d’améliorer les rendements, au cours des dernières années.

Les gestionnaires d’actifs ont aussi beaucoup investi dans les produits dérivés. Or, le recul des marchés d’actions et du marché obligataire, observé en 2022, pourrait bien se poursuivre en 2023, alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) prévoit encore hausser ses taux d’intérêt, et que la récession s’approche.

Les régimes de retraite publics et privés reçoivent également des appels de fonds des gestionnaires de fonds de capital-investissement externes qui contrôlent des centaines de milliards de dollars d’actifs de retraite. Ces appels de fonds contribuent à restreindre les liquidités des régimes de retraite.

L’affaissement du niveau de liquidités survient alors que les régimes de retraite reçoivent moins de cotisations qu’ils ne versent de prestations, en raison de l’évolution démographique.