Photo: 123RF

À l’issue d’une année qui en a fait voir de toutes les couleurs aux investisseurs, les régimes de retraite canadiens ont su limiter les dégâts et peuvent maintenant entreprendre 2021 en relativement bonne position.

Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite à prestations déterminées clients de Mercer se situait à 96 % à la fin du mois de décembre, en hausse par rapport au niveau enregistré à la fin du troisième trimestre (93 %). La santé financière des régimes n’est toutefois pas encore tout à fait revenue au niveau du début de 2020, alors que le ratio de solvabilité médian était de 98 %.

La croissance des marchés boursiers au quatrième trimestre a permis aux régimes PD de continuer à récupérer les pertes majeures subies lors du premier trimestre de l’année. Le portefeuille équilibré d’une caisse de retraite typique a généré un rendement de 5,5 % lors des trois derniers mois de l’année. L’indice S&P/TSX composé à enregistré des gains de 9,0 %, alors qu’aux États-Unis, le S&P 500 a connu une croissance de 7,0 %, en dollars canadiens.

« Le niveau de solvabilité des régimes à prestations déterminées a subi une baisse brutale au premier trimestre, mais la plupart des régimes sont maintenant revenues à leur niveau d’avant la pandémie ou s’en approchent, souligne Ben Ukonga, directeur du groupe de stratégie financière de Mercer. Les régimes PD canadiens restent bien financés selon les normes historiques, même avec des passifs mesurés selon les taux d’intérêt très bas d’aujourd’hui. »

Mercer précise que de nombreux promoteurs de régimes ont choisi de déposer des évaluations actuarielles en date du 31 décembre 2019, comme cela est autorisé par la loi. Ils ont ainsi pu geler leurs obligations de cotisation pour les prochaines années sans que les effets de la crise qui a débuté quelques mois plus tard n’aient été pris en compte. La firme de consultation ajoute que le gouvernement fédéral envisage une nouvelle série d’allégements temporaires pour les régimes de retraite sous sa juridiction, toujours soumis au financement sur base de solvabilité et à des évaluations annuelles.

Entre optimise et prudence

Bien que l’arrivée des vaccins contre la COVID-19 et la réouverture prochaine de l’économie mondiale font souffler un vent d’optimisme sur les marchés financiers, Mercer prévient que des risques importants subsisteront en 2021, notamment l’augmentation significative des niveaux d’endettement, la faiblesse persistante des taux d’intérêt et les tensions géopolitiques.

Face à une volatilité qui devrait demeurer relativement élevée dans un avenir prévisible, Mercer conseille aux régimes fermés de se montrer prudents en augmentant leur répartition en actifs défensifs, en misant sur l’appariement actif-passif et en procédant à des achats de rentes collectives.

Les régimes ouverts doivent pour leur part garder une perspective à long terme et continuer d’investir dans les actifs de croissance, surtout dans un univers de taux d’intérêt toujours plus bas. « Des taux de cotisation réalistes, un partage des risques adéquat, une large diversification dans les catégories d’actifs et les zones géographiques ainsi que la sélection minutieuse des gestionnaires de placement deviendront encore plus importants à l’avenir », souligne Mercer.